Essai détaillé / Renault 5 E-Tech Electric 150 HP: En plein dans le mille?

La 5 E-Tech Electric, officiellement présentée au salon de Genève 2024, est le premier des trois modèles électriques néo-rétro que Renault prévoit de lancer d’ici à 2026. La Renault 4 a déjà été présentée au salon de Paris en octobre dernier et sera commercialisée cette année encore, tandis que la plus petite Twingo, montrée à l’état de concept là encore à Paris, a dévoilé son habitacle au salon de Bruxelles. Elle sera commercialisée en 2026. La 5 électrique se situe entre ces deux modèles, mais partage son architecture avec eux. La nouvelle plateforme, appelée AmpR Small, est fabriquée par Ampere, une filiale de Renault, et est une évolution de la base modulaire CMF B-EV. À partir de cette année, tout ce qui concerne cette nouvelle R5 sera produit en France, y compris les batteries et le logiciel complexe propre aux véhicules électriques. Cela se fait dans le pôle EV du nord de la France, ElectriCity, qui regroupe les sites de production hautement technologiques de Douai, Maubeuge et Ruitz.
La future Twingo E-Tech Electric appartient au segment A, celui des citadines, cette 5 Electric au segment B supérieur et la prochaine 4 Electric au segment «B+». La principale différence avec le passé réside dans le fait que la R4 occupe désormais une position supérieure – en termes de gabarit et de positionnement – par rapport à la R5. Tous modernisent le design de leurs glorieux ancêtres et gagnent également quelques centimètres pour loger les batteries et ainsi offrir plus d’espace aux occupants. La 5 Electric s’étire sur 3,92 m (3,53 m pour celle de 1972...) pour un empattement généreux de 2,54 m, de bon augure pour l’habitabilité.
LA TECHNO
Tout comme la plateforme AmpR Small est une évolution de l’architecture CMF-B EV, les batteries et le moteur électrique de la 5 Electric proviennent directement de ceux des Mégane et Scenic E-Tech Electric. Le moteur synchrone à rotor à excitation externe fonctionne donc sans aimants permanents, ce qui élimine la nécessité de terres rares et réduit son impact environnemental. Cela reflète le principe directeur de la production de véhicules électriques chez Renault, qui privilégie l’économie circulaire et utilise autant que possible des matériaux recyclés. La 5 E-Tech Electric établit une nouvelle référence en étant recyclable à 88,6%. Le moteur électrique est également plus léger de 15 kg, ce qui, avec un pack de batteries d’environ 300 kg, aboutit à une masse totale avoisinant 1,5 tonne (730 kg à vide en 1972...)
Renault propose actuellement la 5 Electric avec deux packs de batteries: un de 52 kWh, toujours associé à un moteur électrique de 150 ch, et un de 40 kWh avec un moteur de 120 ch. Dans le premier cas, l’autonomie WLTP est de 410 km, tandis que dans le second cas, elle se contente de 312. Une version d’entrée de gamme avec 95 ch et une autonomie de 300 km sera bientôt disponible, pour atteindre le prix plancher annoncé de 25.000 €. Quel que soit le pack de batteries ou la puissance, toutes les 5 sont équipées de jantes de 18’’ chaussées de pneus spécialement développés par Continental. Les pneus toutes saisons de Goodyear sont disponibles en option pour 300 € supplémentaires. Les versions de 90 et 120 ch sont équipées de jantes en acier avec des enjoliveurs de type turbine, tandis que les versions de 150 ch sont dotées de série de jantes en alliage.
Le freinage est basé sur le principe du «drive-by-wire», c’est-à-dire sans connexion mécanique directe avec la pédale de frein. Cela permet de mieux intégrer la transition entre le freinage régénératif du moteur électrique et celui des disques. Il en ressort, on le verra, un feeling parfait à la pédale, induisant une grande facilité d’utilisation. Une telle transparence dans la transition entre les deux modes de ralentissement/freinage est en tout cas rare. 
Le point crucial touchant à la force de persuasion d’un véhicule électrique réside dans les capacités de recharge des batteries. Avec un chargeur rapide DC, la batterie de 52 kWh atteint une puissance de 100 kW, à condition que le préconditionnement thermique de la batterie soit préalablement activé dans l’application Google Maps intégrée. Dans des conditions idéales, il faut environ 35 minutes pour passer de 10 à 80% de charge. Le chargeur intégré pour la recharge en courant alternatif est de 11 kW. Une valeur certes dans la moyenne haute du segment, mais inférieure de moitié à ce qui prévaut pour les Mégane et Scenic E-Tech Electric, toutes deux à 22 kW. 
En revanche, la 5 Electric est déjà équipée pour la recharge bidirectionnelle (V2G), et la fonction V2L permet de brancher des appareils de 220 V sur le port de recharge. Un adaptateur coûtant 200 € est nécessaire pour transformer la prise CCS Combo en une prise standard. Enfin, cette Renault bénéficie également de la fonction «plug & charge» sans contact, connectée à l’application MyRenault, qui donne un accès direct à 600.000 points de recharge dans 24 pays via le Mobilize Charge Pass.