Essai détaillé / Nissan Qashqai e-Power: Evolution du genre

Grâce à l’Alliance Renault-Nissan, le Qashqai peut bénéficier de la plateforme française CMF-C, qui sert aussi, entre autres, au Renault Austral. Il est cependant étonnant que deux marques appartenant au même groupe industriel, produisant toutes deux un modèle – Austral et Qashqai en l‘occurrence – s’adressant au même public-cible, utilisent des technologies hybrides autorechargeables spécifiques. Ce qui réduit les économies d’échelle potentielles à un simple escabeau. Renault a en effet son E-Tech Full Hybrid qui fait travailler de concert un moteur thermique et deux moteurs électriques (un principal et un autre servant d’alterno-démarreur) ainsi qu’une boîte robotisée complexe 4 + 2 rapports pour animer les roues avant grâce aux 200 ch du système. Rien de tout cela dans le cas du Nissan. Son gros moteur électrique de 190 ch et 330 Nm entraîne constamment, et tout seul, les roues avant. Quant au moteur à essence (qui n’est, là non plus, pas celui du Renault…), il sert uniquement de «range extender» pour recharger la batterie le cas échéant, comme le ferait un vulgaire groupe électrogène. Il n’est jamais connecté aux roues motrices. Et comme le moteur électrique est seul à la manœuvre, il n’est pas nécessaire de prévoir une boîte de vitesses, la réduction unique étant suffisante pour gérer les régimes de rotation électrique. Rien de révolutionnaire ni de neuf en soi, mais c’est simple et… ça fonctionne. Bien sûr, vu la taille modeste de la batterie (1,9 kWh à peine), il est inenvisageable de se déplacer longtemps sur le seul mode électrique, c’est-à-dire sans déclencher la mise en route du moteur thermique. À peine 2 km et encore, à condition d’exercer une pression très modérée sur l’accélérateur. Autrement, le 3-cylindres sera constamment audible… mais pas trop, car Nissan a consenti de gros efforts d’insonorisation qui portent leurs fruits. L’ambiance à bord est ainsi toujours feutrée. 
Par ailleurs, le Qashqai arrive particulièrement bien fourni en matière d’équipements de sécurité, mais aussi de confort et de connectivité. Cela passe par la caméra 360° de l’Around View Monitor (AVM) qui agrège les images de quatre caméras périphériques pour fournir sur l’écran de contrôle une vision «d’hélicoptère» de la voiture dans son environnement. Grâce à la très belle qualité d’image projetée, on se prend à l’utiliser fréquemment pour éviter de se tordre le cou à chaque fois qu’il faut surveiller ses arrières. Complétée de la fonction 3D, il est désormais possible de surveiller à distance les contours de la voiture sur huit angles différents. Et même de visionner ce qui se passe au niveau du train avant comme si le capot moteur était transparent. C’est super bien fait d’un point de vue technologique (mais pas inédit), mais à l’usage, au-delà de l’effet surprise éphémère, son apport nous échappe un peu. Le Qashqai est également pourvu de la fonction de détection des objets en mouvement dans son environnement immédiat ainsi que de celle de mémorisation par GPS d’un emplacement de parking fréquemment utilisé pour faciliter les manœuvres. Plus utile; la fonction de détection des objets en approche lorsqu’on aborde un carrefour à l’aveugle ou une sortie de parking sans visibilité. Une caméra grand angle nous prévient si la voie est libre… ou pas. Bien vu.  Bref, dans ce domaine tech, le Qashqai, c’est un peu «ceintures et bretelles»…