Si nous avons choisi le Portugal pour renouer avec le rallye, ce n'était pas que pour le beau temps espéré et les chances de succès de Neuville, sur le papier en tout cas. Nous avons également pu rejoindre le pilote belge pour une expérience copilotage en s'installant dans le siège baquet normalement occupé par le copilote Martijn Wydaeghe. Un rôle de copilote pour quelques kilomètres et, surtout, pour vivre des moments inoubliables.
Le saut de Fafe
Ce Flamand est plutôt petit et surtout beaucoup plus petit que mes 1,9 m. Mais chez Hyundai, on s'adapte à des gabarits un peu plus grands. Pour cet expérience de copilote, on utilise une i20 d'il y a quelques années. Celle d'avant l'ère de l'hybride, ce qui nous permet de profiter en permanence du merveilleux rugissement de la voiture de rallye. L'équipe a planté sa tente le long de l'étape de Fafe. Ce tronçon du rallye a également servi de Power Stage de clôture le dimanche, en raison du long saut provoqué par les pilotes, avec des fortunes diverses. En tout cas, c'est l'un des tests les plus spectaculaires de toute la saison.
Koen Wauters
Le chanteur, présentateur et pilote automobile flamand Koen Wauters (du groupe de rock Clouseau pas inconnu en Wallonie) est également présent. Il ouvre la voie et sort de la voiture quelques minutes plus tard avec un énorme sourire. "Impressionnant, absolument ! J'ai rarement vécu une telle expérience en voiture, j'ai même du mal à la comparer à mes propres courses. J'ai fait 13 fois le Dakar, mais on n'y roule jamais à la limite comme ici".
En plus de ses rallyes, Koen a surtout participé à de nombreuses courses sur circuit, y compris des courses légendaires comme les 24 heures de Francorchamps et de Daytona. "Je ne m'aventurerais pas dans un rallye, je n'ai pas le talent pour cela. C'est tellement intense qu'un pilote de rallye n'a pas une seule seconde pour reprendre son souffle." Qu'est-ce qui vous impressionne le plus ? "Neuville freine tard et même peu, c'est incroyable comment il arrive à maintenir sa vitesse même dans les virages serrés."
Moins de poussière
Nous nous en rendrons compte que trop bien un peu plus tard, lorsque nous nous serons glissés dans le siège passager de la Hyundai. Nous portons une véritable combinaison de course et un casque, et nous sommes même équipés d'un système de sécurité Hans pour notre cou. Les ceintures sont serrées un peu trop fort pour être encore confortables, mais Neuville dit que nous comprendrons dans un instant pourquoi c'est une nécessité absolue.
Le Belge a fait quelques tours plus tôt dans la journée et la piste offre déjà beaucoup plus d'adhérence grâce à la poussière presque littéralement soufflée. "Même sur une distance d'à peine quelques kilomètres, cela peut faire une différence de plusieurs secondes. Les roues patinent moins, vous suivez la ligne idéale créée par vos prédécesseurs et vous pouvez aller beaucoup plus vite", explique-t-il. "Même au départ, vous pouvez gagner une demi-seconde si vous n'avez plus un tel amas de poussière sous les roues."
Le plaisir avant tout
Nous pouvons maintenant constater de nos propres yeux pourquoi, sur un parcours non asphalté comme le Rallye du Portugal, il est si important de ne pas commencer la course en premier. Il s'agit avant tout de se faire plaisir de la première à la dernière seconde. Alors que nous nous catapultons presque littéralement vers et dans les premiers virages, nous nous estimons chanceux d'avoir sauté le petit-déjeuner ce matin. Nous avons l'impression que nous pourrions sortir de la piste de rallye très abîmée à tout moment, mais la maîtrise de la voiture de Thierry Neuville semble surhumaine.
Au supermarché
De son propre aveu, il roule à peine moins vite que dans le vrai rallye, mais il le fait apparemment avec la même facilité que lorsque nous prenons le volant pour aller au supermarché. Pendant ce temps, la suspension de la Hyundai absorbe presque toutes les irrégularités comme si elles n'étaient que des taupinières. Le meilleur reste à venir, le fameux saut de Fafe bien sûr. Sur la courte ligne droite qui y mène, la Nevulle accélère, freine un instant puis accélère à nouveau juste avant le décollage. Cette avant-dernière "action" doit éviter à la voiture de se retrouver une quarantaine de mètres plus loin sur le nez ou en fâcheuse posture.
Deux fois vers le ciel
C'est du moins ce que nous pensons avoir compris. Encore une fois, tout va trop vite pour que l'on puisse vraiment tout saisir sur le moment. Quelques instants plus tard, nous sommes de retour à la tente Hyundai. Mais la bonne nouvelle arrive : la caméra montée sur le tableau de bord n'a pas fonctionné, nous devons donc tout recommencer. Un voyage supplémentaire au paradis du rallye, ça ne se refuse pas...
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