Alfa est donc en plein redéploiement. Un retour tardif, mais retardé par Marchionne qui ne voyais pas l’intérêt de développer de nouveaux modèles (y compris chez Fiat) avant 2015, année pivot selon lui pour la fin de la crise financière de 2008. Après la Giulia, c’est le SUV Stelvio qui va être lancé cette semaine à Los Angeles, un modèle qui sera suivi par d’autres. Et par une gamme entière en fait qui s’installera progressivement d’ici à 2021.
Retour aux bénéfices
Reid Bigland, dirige désormais Alfa et Maserati avec l'objectif d’une renaissance des ventes. Il a en effet déclaré que « notre objectif est d'aller chercher les Allemands, mais ce n'est pas un plan qui sera exécuté en deux ans ». L’homme reste donc prudent : « nous n'allons pas y arriver rapidement. Car ils occupent tous les segments et même plus avec des dérivés inter-segments ». Et il est temps qu’Alfa se redresse car les ventes ont chuté à 60.000 unités, contre 200.000 en 2001. Or « même avec le nouveau SUV [Stelvio], nous aurons seulement 50% de couverture du marché. Nous devons donc bien choisir notre stratégie » a déclaré Reid Bigland.
Un grand SUV ?
Ce sont donc 9 modèles qui vont arriver dans les catalogues d’Alfa d’ici 2021. Dont le Stelvio sur lequel la marque mise beaucoup. En l’occurrence, Reid Bigland est convaincu que ce SUV peut faire la différence au moins sur un point : « la raison pour laquelle les gens achèteront notre SUV de taille moyenne, c'est parce qu'ils seront éblouis par la dynamique de conduite » a t il indiqué. Le prix de vente est attendu autour de celui d’un Jaguar F-Pace ou un Porsche Macan. Mais Bigland a également laissé entendre à nos confrères d’Autocar que l’arrivée d’un SUV encore plus grand est possible, un modèle qui utiliserait toujours les bases de la Maserati Levante, mais qui proposerait 7 places. ll est entendu que le grand SUV pourrait être basé sur les mêmes fondements que la Maserati Levante et apparaître au début de 2018 comme BMW X5 et Audi Q7 rival. Encore une fois, il serait lancé sur ses capacités dynamiques, qui, Bigland a concédé, exclurait une utilité axée sept places.
Pas de berline ?
Et lorsqu’on demande à Reid Bigland si une berline de type Série 5 est dans les cartons, l’homme répond simplement que « il y a dix ans, j'aurais dit que nous avions besoin d’une bonne berline pour prendre les Allemands à la gorge. Mais maintenant, avec l'explosion des ventes de SUV, ça change. Je ne dis pas que nous ne ferons pas de berline, mais elle ne sera peut-être pas la première sur la liste ».
Un SUV Coupé ?
En outre, une autre carrosserie de SUV, un coupé serait à l’étude chez Alfa avec un lancement probable vers la fin de la décennie si tous les signaux passent au vert. Dans le même ordre d’idées, il se dit que la Giulietta sera aussi remplacée. Mais peut-être pas de la manière qu’on croit : par un SUV encore une fois qui prendrait la taille d’un BMW X1.
Élargir la gamme des berlines
Le prochain modèle qui sera présenté après le Stelvio sera en tous cas un dérivé de la Giulia, sans doute sa version break qui prendra pour cible la BMW Série 3 Touring. Les choses sont par contre un peu moins claires quant à la faisabilité d’une rivale à la Série 5. En interne, les bruits de couloir évoquent plutôt une nouvelle Alfetta qui serait inspirée de la berline et du fastback des années 70 et 80. Mais ce projet reste très plausible même il dépendra également fortement de la croissance du marché chinois.
La Golf d’Alfa Romeo
Naturellement, avec un volume de plus de 5 millions de voitures par an en Europe, le segment de la Giulietta ne sera pas laissé pour contre et il devrait donc y avoir une remplaçante. Mais il faudra sans doute attendre encore 3 ans, ce qui fait très long en réalité. Mais c’est visiblement le fait de travaux plus lourds qu’escomptés pour adapter la plate-forme Giorgio à ce modèle. Car, bien que l'architecture de Giorgio ait été conçue pour être flexible, ses coûts de réingénierie seraient très importants.
Une nouvelle Brera ?
Cela dit, Bigland et son équipe sont aussi très conscients de l’importance d’une voiture de sport chez Alfa. Dans cette optique, une équipe de développement travaillerait sur une réinterprétation moderne de l'Alfa Brera, qui a cessé sa production en 2010. La nouvelle voiture ne sera pas en vente avant 2020, mais les internes affirment déjà que qu’elle serait élaborée la même plate-forme que la Giulia.
Et la MiTo ?
Les chances de succession à la MiTo sont en revanche nettement moins évidentes. Car moins de 14.000 MiTo ont été vendues l’an dernier, ce qui est très peu malgré les nombreuses mises à jour du modèle. Le fait est que ce type de voiture est essentiellement destiné à l’Europe et qu’un nouveau modèle ne pourrait donc pas faire de percée en Asie ou aux Etats-Unis. Bigland a d’ailleurs refusé d’évoquer vraiment l’avenir de la MiTo : « la Mito ne joue pas un rôle important hors de l'Europe, mais elle continue à apporter une précieuse contribution en l'Europe. De ce fait, nous allons continuer à l’améliorer » a t il déclaré. Mais pas à la remplacer. C’est ce qu’il faut lire entre les lignes...
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