La loi européenne sur le climat exige que l'UE soit neutre en carbone d'ici 2050. Pour les constructeurs automobiles et de fourgonnettes, cela signifie qu'à partir de 2035, ils ne pourront plus proposer que des véhicules sans émissions. Les nouvelles voitures à essence ou Diesel seront donc bannies des ventes, de même que les fourgonnettes à moteur à combustion.
Avant même 2035, l'Europe exige des constructeurs de véhicules utilitaires légers qu'ils réduisent de moitié les émissions de CO2 d'ici 2030 par rapport à l'année de référence 2021. Il n'y a donc pas de temps à perdre pour les marques afin d'équiper leurs fourgonnettes de batteries et de moteurs électriques ou de piles à hydrogène.
Incitations fiscales
Alors que les fourgonnettes électriques étaient jusqu'à récemment des produits de niche achetés uniquement par quelques pionniers enthousiastes – des early adopters – , la situation a changé aujourd'hui. En raison d'une offre de plus en plus grande de fourgonnettes électriques, d’avantages fiscaux (certes encore limités) et d'économies de carburant, de plus en plus d'entreprises et d'indépendants passent à l'achat d'une «fourgonnette légère» électrique.
Remplacer une fourgonnette Diesel par une électrique est évidemment plus facile dans certains types d'utilisation que dans d'autres. Par exemple, la transition vers la propulsion électrique est facile pour les missions de livraison dites du «dernier kilomètre», les services de messagerie locaux et pour ceux qui conduisent principalement ou exclusivement en ville, avec des coûts de consommation plus bas.
Pour les utilisateurs qui doivent transporter des charges lourdes, tracter une remorque, parcourir de longues distances sur l'autoroute et/ou qui n'ont pas leurs propres moyens de recharge, un tel changement est évidemment actuellement beaucoup moins simple. Car la capacité de charge utile d'une fourgonnette électrique est réduite en raison de la lourde batterie par rapport à un modèle Diesel comparable, et l'autonomie d'une fourgonnette électrique diminue considérablement lorsqu'une remorque doit être tirée.
Le problème des arrêts pour recharger
En raison du timing serré lié à une utilisation professionnelle, il est potentiellement problématique pour les entrepreneurs de devoir planifier des arrêts de charge plus longs qu'un simple plein de carburant classique. De plus, il existe un risque que les stations de charge rapide ne soient pas suffisamment nombreuses là où ces arrêts devraient avoir lieu.
C'est pourquoi l'autonomie d'une fourgonnette électrique et sa vitesse de charge sont des critères prépondérants, et la demande de batteries plus grandes pour les véhicules utilitaires est réelle et nécessaire. Dès que l'autonomie réelle d'une fourgonnette électrique atteindra 300 km, elle deviendra plus polyvalente que la simple livraison du «dernier kilomètre», et de plus en plus d'entrepreneurs se laisseront alors convaincre.
Une offre grandissante
Le Ford E-Transit a ouvert la voie l'année dernière avec sa batterie de 68 kWh et une autonomie officielle de 317 km. Selon la méthode de mesure WLTP, le VW ID.Buzz Cargo atteint jusqu'à 420 km avec sa batterie de 77 kWh, et Stellantis vient d'ajouter un nouveau carré d’as que sont les Citroën Jumper, Peugeot Boxer, Fiat Ducato et Opel Movano électriques à son offre, toutes équipées d'une batterie de 110 kWh.
D'autres constructeurs proposeront bientôt davantage de variantes. Ainsi, Mercedes ne commercialisera plus que des véhicules utilitaires électriques à partir de 2025, et Ford vise à ce que 75% de ses véhicules utilitaires légers soient électriques d'ici 2030. De nouveaux acteurs entrent également dans le jeu. Par exemple, le chinois Maxus élargit sa gamme électrique, et Kia lancera deux fourgonnettes électriques l'année prochaine.
Zones basses émissions (LEZ)
Outre l'obligation européenne de passer à une flotte sans émissions d'ici 2035, de plus en plus d'entreprises exigent de leurs fournisseurs que les véhicules qu'ils utilisent n'émettent plus de CO2. Cette exigence est de plus en plus intégrée dans les appels d'offres et est également imposée par les obligations de responsabilité sociale des entreprises (RSE) dans les entreprises et les organismes gouvernementaux.
De plus, avec un nombre croissant de zones à faibles émissions dans un avenir proche, il deviendra beaucoup plus difficile (et coûteux) d'atteindre les clients avec une fourgonnette Diesel, à essence ou à carburant fossile.
Perte de capacité de charge
Bien qu’il ne soit pas encore possible pour chaque utilisateur de passer à la propulsion électrique pour sa fourgonnette légère, cela deviendra pourtant… inévitable. Initialement, les profils admissibles à l'électrification seront ceux qui, en raison des distances parcourues, des charges transportées ou des exigences de leurs clients, se tourneront vers la propulsion électrique. Ensuite, à mesure que l'offre s'élargira, cela deviendra également le cas pour ceux qui ne voient pas encore cette possibilité aujourd'hui.
Les problèmes liés à la perte de capacité de charge, à la conversion moins évidente des fourgonnettes sur mesure pour les utilisateurs, ainsi que les problèmes liés aux attelages et au remorquage de charges, trouveront certainement une solution. Après tout, nous sommes tous passés sans trop de drame d'un téléphone portable classique à un smartphone, d'un lecteur CD à l'audio en streaming, et d'un téléviseur à tube cathodique à un écran plat, non?
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