Mobilité / ENQUÊTE : La société pas encore prête à accueillir la voiture autonome

12.000 témoignages ont été recueillis, dont 1000 rien qu’en Belgique. Les résultats montrent que certaines conceptions rejoignent celles de Chris Tampère, notamment le fait que 88% des sondés estiment que la route est un lieu social qui nécessite de la coopération. Les voitures autonomes devront donc prouver qu’elles peuvent tenir une négociation au milieu de cet espace.

Mais le public n’y croit pas, du moins pas encore : 60% des sondés estiment que les machines ne savent pas interagir correctement avec les humains même si 53% des personnes interrogées avouent qu’elles n’en savent pas assez sur la voiture autonome. L’objet en tant que tel reste donc nébuleux et il ne met pas en confiance : 54% des Belges pensent qu’ils se sentiraient très incommodés de voyager à bord d’une voiture autonome tandis que 53% du même panel éprouveraient un sentiment identique rien qu’en côtoyant ces voitures sur la route.

On note dans le même temps que 20% du public serait à l’aise avec leur utilisation ou le fait des côtoyer, mais les réponses mettent en exergue une certaine ouverture à la technologie et une moindre conception « sociale » de la route et le fait que ceux qui se sentent à l’aise avec leur utilisation sont les moins enclins à partager la route. Seulement 34% des Belges (44% avec les autres pays) considèrent que la voiture autonome pourrait être une solution à la mortalité routière tandis que 60% émettent des craintes quant à la sécurité électronique de la voiture (protection des données). Partant, les Belges estiment aussi que la voiture autonome serait à plus indiquée pour un parcours autoroutier (70%) et ils estiment majoritairement que l’autonomie automobile conviendrait bien à certains groupes comme les personnes à mobilité réduite (58%) ou aux transports publics (35%).

Enfin, une majorité de Belges (81%) pense qu’une voiture autonome devrait conserver un volant et 67% d’entre eux estiment qu’il faudrait des dispositifs pour protéger les piétons, preuve encore une fois que, psychologiquement, la confiance ne règne pas. Autre résultat marquant : alors que la voiture autonome promet de mener d’autres activités à bord que la conduite, 79% de l’échantillon avouent qu’ils garderaient l’œil sur la route tandis que seulement 28% accepteraient de faire autre chose (41% enverraient des messages, 28% surferaient sur internet, 22% liraient, 24% écriraient des emails, 17% dormiraient et 13% regarderaient la télévision). De fait, le changement prendra un temps certain...

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