L’écologiste des années 80 mettait un autocollant « Nucléaire non merci » sur sa voiture Diesel. En 2006, c’était encore – officiellement du moins – « écolo » de rouler au gazole. En 2018, celui qui prétend agir pour sauver la planète ne roule certainement pas au gazole (beurk !) et préfère la propulsion électrique à 2 ou 4 roues. En 4 décennies, le Diesel est passé de carburant économique et « vert » à bête noire à chasser définitivement des villes et des routes. Le Dieselgate n’est qu’une péripétie d’un désamour croissant initié par des études sur les dangers pour la santé des émissions de particules nocives issues des moteurs à combustion interne (y compris à essence). Le combat mené, à juste titre, pour un environnement plus sain, pêche peut-être par la précipitation et un manque de réalisme social. Et de cohésion internationale.
Le nœud du problème
Le Diesel, bien que rejetant moins de CO2, a le malheur d’être souvent une motorisation à injection directe émettant des particules fines. Et le coût des dispositifs pour filtrer et piéger ces polluants ont poussé les constructeurs à faire le forcing, pendant 2 décennies au moins, pour éviter des normes trop strictes. Cette stratégie s’est transformée en puissant boomerang. Si les voitures Euro 6d-Temp semblent répondre aux exigences les plus sévères, elles arrivent peut-être trop tard pour éviter la disparition du Diesel. Il y a encore des centaines de millions de véhicules au gazole en circulation émettant de nombreuses particules nocives pour les poumons et l’environnement. Un parc qui ne va pas disparaître du jour au lendemain, mais que différents gouvernements tenteront d’empêcher de rouler.
Fin en 2024
En Allemagne, plusieurs villes ont décidé d’interdire les « vieux » Diesel dans leurs rues. La vétusté réglementaire étant toute relative, car elle touche déjà des véhicules produits avant… 2015. Paris a aussi déclaré ouverte la chasse au gazole. Euro 6 ou pas, la capitale française veut interdire tout véhicule Diesel en 2024, et toute voiture à moteur thermique en 2030 ! Ce ne sont là que deux exemples de projets focalisés sur l’impact environnemental des voitures, à commencer par celles roulant au mazout. Résultat des courses : la plupart des constructeurs ont renoncé à proposer des motorisations Diesel sur leurs petits modèles. D’autres ont carrément décidé de le supprimer du catalogue (sauf pour les utilitaires).
Une chance de survie ?
Les gros rouleurs, à moins d’accepter une croissance exponentielle du budget carburant, restent encore convaincus par les solutions Diesel. La consommation étant moindre, surtout sur les longs trajets, ce type de motorisation reste économiquement rentable, malgré la hausse du prix à la pompe. À moins de les contraindre à changer leurs habitudes, ou à les motiver à prendre le train (qui a également du mal à concurrence l’avion), leur demande risque de donner un peu de répit au Diesel. Avant que d’autres technologies prennent le pas… Sauf si les lois imposent une interdiction totale. Que choisir alors à la place ? Des motorisations essence, forcément plus grandes émettrices de CO2 ou bien des solutions hybrides et électriques. Surtout que peu de marques semblent motivées à promouvoir le CNG alors que l’hydrogène reste encore anecdotique. Avec le risque de devoir se résoudre à renoncer au droit de pouvoir se déplacer à tout moment avec un minimum de contraintes.
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