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Essai détaillé / Volvo EX30 Single Motor Extended Range: Créatrice de tendance

Rédigé par Iwan Kneuts le

La Volvo EX30 débarque sur le marché en revendiquant être le «premier crossover électrique du segment B» (en oubliant un peu la Smart #1 qui lui prête ses dessous). Elle le fait en tout cas d’une manière très personnelle et différente, avec une approche parfois un peu décalée. Mais seul le temps démontrera si ce choix est judicieux. Photos: Dennis Noten

  • Avis Rédaction 15.90 /20

Nous avions à peine parcouru quelques kilomètres que notre sang n’a fait qu’un tour. En négociant le premier virage un peu sérieux, une longue courbe à droite, nous avons été rappelé à l’ordre par cet assistant de vigilance, qui nous disait de regarder devant nous… Celui qui a conçu ce bazar a-t-il seulement son permis de conduire? Devant nos yeux, c’était le rail de sécurité. Dans une courbe, on regarde vers là où on veut aller, c’est-à-dire la fin du virage. L’assistant Volvo pense visiblement autrement.
Et ce n’était pas la dernière fois que cette belle-mère électronique allait se faire remarquer. Regarder la route? On voudrait bien. Mais si, chez Volvo, vous positionnez le compteur de vitesse sur l’écran central, et regroupez la majorité des commandes sur l’écran tactile, il se peut que le regard se porte ailleurs que sur la route… Occulter la caméra n’est hélas pas une solution puisque l’on est alors sommé directement de réagir. Un affichage tête haute pourrait être la solution, mais cela ne cadre pas avec le concept intérieur. Ou un petit écran précisément là où se situe la caméra, comme sur le EX90, mais ce n’est pas possible sur cette voiture où le minimalisme règne en maître. 
En soi, nous pouvons comprendre ce minimalisme. L’intérieur de la Volvo EX30 dégage cette sérénité que l’on attend particulièrement d’une voiture électrique. Il constitue un cocon très agréable, pour les longs voyages aussi. Les sièges sont très confortables et offrent un excellent soutien. Le volant, avec méplats inférieur et supérieur, tombe parfaitement sous la main. L’installation sonore est parfaite. Bref, tout est là pour profiter de chaque kilomètre. Sauf évidemment ce fameux assistant de vigilance. Enfin, non, il y a une deuxième source d’irritation: le régulateur de vitesse «intelligent». Heureusement, il est possible de le réduire au silence via un bouton programmable au volant. Du moins si vous ne désirez pas utiliser ce même bouton pour activer ou désactiver directement le mode de conduite à une pédale ou modifier l’affichage de l’écran. Un choix qui se fait via les menus. D’accord, ce sont des choses que l’on fait généralement avant de prendre la route, mais quand même… Le summum est atteint quand on sélectionne l’assistant de conduite sur autoroute et que l’on peut regarder simplement tout ce qu’il se passe autour de soi sans provoquer la moindre réaction.
Au-delà de ces considérations, il faut être honnête et reconnaître que les commandes via l’écran tactile central figurent chez Volvo parmi ce qu’il se fait de mieux. Mais il existe peut-être quand même encore des conducteurs actifs qui veulent veiller eux-mêmes à leur sécurité et profiter de la conduite. C’est vrai, leur nombre se réduit, mais ils existent encore. Et c’est d’autant plus dommage que cette Volvo EX30 a tout ce qu’il faut pour faire plaisir au conducteur «à l’ancienne». Car c’est aussi une chose que nous avons constaté dès le premier vrai virage: ce SUV urbain électrique se montre particulièrement agréable à conduire. Ne vous attendez évidemment pas à un comportement tranchant, ce n’est pas la vocation du EX30. Et avec sa masse de près de 1,9 tonne, il montrera vite ses limites si vous abordez une courbe avec un peu trop d’enthousiasme. Mais si vous en tenez compte, vous découvrirez une voiture se comportant de manière vraiment agréable. 
Une voiture particulièrement équilibrée aussi. L’assistance de la direction ne se révèle absolument pas exagérée et Volvo ne s’est pas davantage laissé tenter par un alourdissement artificiel de la direction pour donner l’illusion de la sportivité. De nos jours, nous sommes habitués aux directions offrant peu de ressenti. Sur ce plan, Volvo a trouvé un excellent compromis. La suspension mérite aussi une mention spéciale, offrant un très bel équilibre entre confort et plaisir de conduire. Grâce notamment à ses longs débattements, elle absorbe avec brio les irrégularités de la route sans pour autant provoquer des mouvements de caisse. Au contraire même: le EX30 se place avec aisance, l’amortissement absorbant très bien le roulis. Un conseil: durant ce genre de trajet, désactivez le mode «one pedal» . Il est préférable de contrôler soi-même les décélérations, avec un freinage qui peut être parfaitement dosé avec la pédale de frein. 

Dans cet article : Volvo, Volvo Ex30

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