Mitsubishi produit depuis des années ce que l'on appelle là-bas des Kei-cars, c'est-à-dire des petites voitures qui, à condition de répondre à un certain nombre de conditions strictes, bénéficient au pays du soleil levant d'un régime fiscal beaucoup plus avantageux que celui d'une voiture conventionnelle. C'est surtout dans les grandes agglomérations que ces "cubes à roulettes" sont appréciés. Lors de tests officiels de consommation, des collaborateurs de Mitsubishi auraient surgonflé les pneus, de manière à diminuer la résistance au roulement et donc à réduire la consommation de carburant. Il semblerait par ailleurs que cette pratique soit également fréquente chez d'autres constructeurs lorsqu'il s'agit de passer les actuels tests prévus pour établir les consommations normalisées en Europe. Selon une information fournie par la marque japonaise elle-même, cela concernerait quelque 625.000 voitures que Mitsubishi construit pour son propre compte, mais aussi pour celui de Nissan (près de 75% de la production). Ces voitures sont commercialisées uniquement sur le marché japonais.
Limiter les dégâts…
Après que le grand patron de Mitsubishi Motors Corporation (MMC), Tetsuro Aikawa, ait présenté ses excuses d'une manière typiquement japonaise, avec force courbettes à l'appui, devant la presse et le public, l'action Mitsubishi a plongé à la bourse de Tokyo. Comme ce n'est pas la première fois que MMC défraie la chronique par de supposées pratiques "non officielles", la direction actuelle a choisi de limiter au maximum les dégâts en annonçant mardi qu'une commission d'enquête indépendante (constituée par trois ex-procureurs de la justice japonaise) serait mise sur pied avec mission de faire toute la lumière sur cette fraude. L'un des vice-présidents du groupe, Ryugo Nakao, a ajouté lors de la conférence de presse que, selon les informations en sa possession, cette pratique frauduleuse serait de mise depuis 1991.
Chute boursière
La chute en bourse de l'action Mitsubishi s'est encore aggravée (-40%) et, la semaine dernière, les ventes de MMC sur le marché japonais (qui représente environ 10% de ses ventes totales) n'on atteint que la moitié de celles de la semaine précédente. Venons-en à présent aux faits… Il va de soi qu'Internet relaie les rumeurs les plus folles et fait la part belle aux spéculations, mais pour l'heure il n'existe aucun élément tendant à prouver que des fraudes auraient eu lieu lors de tests concernant des Mitsubishi plus grandes, comme celles qui sont vendues chez nous. La commission d'enquête dont il a été question plus haut devra en tout cas faire toute la lumière là-dessus. Quoi qu'il en soit, le constructeur japonais a déjà mis en réserve, à l'instar de VW, des sommes importantes - on parle de quelques milliards d'euros – pour faire face à d'éventuelles indemnisations.
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