On attendait cette conférence de presse depuis longtemps. Depuis le mois de septembre précisément, moment où l’affaire Volkswagen a éclatée au grand jour, donnant parfois aussi naissance à de fausses rumeurs, comme pour le scandale de la fraude aux émissions de CO2 qui n’aura finalement pas eu lieu.
Un enchainement d’erreurs
Hans Dieter Pötsch, président du conseil de surveillance et Matthias Müller, nouveau PDG opérationnel du groupe ont en effet expliqué à la presse ce matin que le scandale trouvait en réalité sa source dans « un enchainement d’erreurs » dont l’origine remontait même à 2005. Car, selon les deux dirigeants, le trucage des moteurs Diesel ne résultait visiblement pas « d'une erreur isolée mais d'un enchaînement d'erreurs qui n'a à aucun moment été brisé ».
Une situation difficile, mais pas insurmontable
Au cours de la très longue session de questions/réponses avec la presse, un exercice attendu depuis longtemps par les médias comme le public, Matthias Müller s’est toutefois montré très rassurant et a expliqué que la situation n’était « pas dramatique, mais tendue ». Il a en outre réitéré toutes ses promesses, à savoir de faire la lumière totale sur l’affaire tout en réorganisant le groupe pour qu’il soit plus sain. Et plus rentable. Selon lui, « la situation a beau être sérieuse, elle ne mettra pas l'entreprise à terre ». De quoi faire taire certaines mauvaises langues, et plus encore depuis qu’on sait que le scandale autour de la prétendue manipulation des chiffres de CO2 n’en est pas une au final.
2005, l'origine du mal
Hans Dieter Pötsch a, lui, expliqué que les origines du « Dieselgate » remontaient à 2005 lorsque Volkswagen a lancé une vaste offensive Diesel sur le marché américain. C’est en tous cas ce que mettent en exergue les premiers résultats des enquêtes internes qui devraient aboutir d’ici peu. Mais elles ne sont pas encore terminées et ce sont encore 450 experts qui continuent d’être mobilisés pour trouver la source exacte du problème. Cela dit, d’ores et déjà, les rapports mettent en lumière « des erreurs et manquements individuels de certains salariés dans certains pans de l'entreprise, des faiblesses dans certains processus et une attitude de la part de certains qui consistait à tolérer les enfreintes à la loi » a précisé Hans Dieter Pötsch pour qui c’est d’ailleurs ce dernier point « qui est le plus difficile à accepter ».
Refonte managériale
Les deux pontes de Volkswagen ont également promis qu’ils remettraient à plat tous les processus pour éviter qu’une telle situation puisse se reproduire à l’avenir. Les identités des responsables n’ont en revanche pas été dévoilées tout comme le nombre de personnes impliquées. Seulement 7 personnes auraient été mises à pied jusqu’à présent.
Winterkorn ne savait pas
Apparemment, Martin Winterkorn, ex-PDG du groupe n’aurait rien su des malversations au sein de son entreprise. « Nous n'avons aucun signe d'une implication de membres du directoire ou du conseil de surveillance » a indiqué Hans Dieter Pötsch. Matthias Müller a pour sa part insisté qu’il lutterait « pour chaque client, chaque voiture » ce qui semble bien nécessaire à l’heure où la courbe des ventes commence à fléchir. Les deux directeurs se sont en revanche bien gardés de donner des informations sur les conséquences financières colossales que devra assumer le groupe.
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