Depuis jeudi 8 octobre 2015, les autorités américaines savent qu’il existe un deuxième logiciel installé sur les véhicules Diesel du groupe VW. Les fonctionnaires l’ont appris suite à l’audition de Michael Horn, patron de Volkswagen aux États-Unis, par le Congrès. Il équiperait les modèles prévus pour 2016, donc pas encore commercialisés. C’est le New York Times qui a révélé l’affaire. Les autorités environnementales américaines sont actuellement en train de le passer au crible. Il pourrait lui aussi avoir une influence sur les émissions de gaz polluants dans des modèles roulant au Diesel.
Une hypothèse
Rien n’est évidemment confirmé à l’heure actuelle, mais des sources proches du groupe automobile ne nient pas l’existence de ce second logiciel. Selon les premières informations, il interviendrait lors des démarrages du système de traitement des émissions polluantes. Il serait connu sous le nom de Auxiliary Emissions Control Device (AECD). Michael Horn a été très loin dans les détails puisqu’il a admis que la l’homologation de modèles 2 litres TDI avait été suspendue – dont la mise sur le marché est prévue en 2016 –, le temps pour les autorités de tester plus en profondeur les lignes de codes. Cela dit, un porte-parole de l’agence américaine de l’environnement (EPA) est resté très prudent. Il a en effet expliqué qu’il fallait étudier le but de ce dispositif et qu’il n’était pas établi qu’il s’agisse là d’un nouveau moyen de manipulation.
Les raisons de la triche
Selon plusieurs de nos sources techniquement bien placées, on a pu en apprendre davantage sur les raisons qui ont poussé Volkswagen à faire usage du logiciel truqué découvert sur les modèles datant de 2009 à 2014. En réalité, il apparaît que les motoristes peuvent soit orienter le développement de leur moteur autour d’une consommation très basse ou soit autour d’émissions polluantes limitées. Mais pas les deux. Car, ces deux données – consommation et pollution – fonctionnent un peu selon le principe des vases communicants : une consommation basse augmentera les rejets polluants et vice versa puisque, schématiquement, plus on « appauvrit » le mélange, moins la combustion est complète, donc propre. Dans ces conditions, Volkswagen aurait dès lors privilégié la consommation de ses moteurs et contourné le problème de la pollution de la façon qu’on sait.
Rachat mystérieux d’actions
Vendredi dernier, la bourse de Francfort a été par ailleurs secouée par un mystérieux rachat d’actions Volkswagen. L’histoire est évidemment bizarre, même si on se doute que certains investisseurs peuvent voir dans l’affaire Volkswagen comme une opportunité. Le journal allemand Bild est par contre lui convaincu qu’il y a « anguille sous roche » et il évoque la probabilité d'un achat de titres par le clan Porsche et Piëch, actionnaire majoritaire de Volkswagen. C’est une possibilité, mais ça reste aussi très hypothétique. Car si Piëch voulait prendre sa revanche sur Winterkorn suite au combat qui les a opposé il y a plusieurs mois, on se demande pourquoi ce dernier aurait été maintenu à la tête de la holding Porsche SE qui détient 52,2% du capital du groupe Volkswagen. À noter que Porsche SE vient tout de même d’étendre sa mainmise récemment sur VW en rachetant 1,5% de Volkswagen au japonais Suzuki.
NE MANQUEZ RIEN DE l’ACTU AUTO!
Derniers modèles, tests, conseils, évènements exclusifs! C’est gratuit!