On pensait donc que Martin Winterkorn, PDG démissionnaire du groupe Volkswagen, avait définitivement quitté le navire suite au scandale des moteurs truqués. Dans son communiqué de départ, il annonçait d’ailleurs que son retrait visait à donner un « nouveau départ au groupe » pour affronter l’avenir. Bel esprit, sauf que l’homme de 68 ans détient toujours la présidence de 4 postes clés au sein du groupe. Il est en effet resté président de la marque de Audi, de Scania (camions), du récent département Truck&Bus ainsi que de la puissante holding Porsche SE qui détient une participation majoritaire dans Volkswagen.
Une situation étonnante
Plusieurs analystes se sont étonnés de cette continuité, comme Ferdinand Dudenhoeffer, chef du Centre de Recherche Automobile de l’Université de Duisburg-Essen qui précisait que la présence de Winterkorn « est préjudiciable à l'image publique de Volkswagen ». Car pour ces analystes, il est évident que tant que Winterkorn reste en toile de fond, il sera plus difficile pour Volkswagen de retrouver sa crédibilité.
Contrepoint
En revanche, une source anonyme proche de Winterkorn a expliqué l’approche de l’ex-PDG qui estime que tant que les enquêtes sont en cours, un retrait précipité pourrait être considéré comme un aveu de culpabilité. Une stratégie relativement compréhensible puisque les juges qui instruisent l’affaire ont déclaré la semaine dernière qu'ils avaient aucune preuve contre Winterkorn et que celui-ci n’était d’ailleurs pas placé sous enquête officielle. Mais il n’empêche : il paraît inconcevable que Winterkorn continue d’assurer ses fonctions de direction et notamment au sein de la puissante holding Porsche SE. Plusieurs observateurs s’accordent à dire que, dans ces conditions, une élucidation crédible du scandale paraît très hypothétique.
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