Alors que la part de marché des voitures équipées d’un moteur diesel dans le secteur du leasing atteignait encore une impressionnante proportion de 80,7% en 2016, cette valeur est tombée à 74,7% en 2017, pour atteindre les 63,7% en juillet 2018 (année à date). Un recul considérable qui est clairement compensé par le nombre de voitures essence.
Si celles-ci constituaient en 2016 à peine 17,2% des immatriculations de leasing, leur part s’est élevée à 22,4% en 2017 et à pas moins de 32,2% en juillet 2018 (année à date). C’est d’ailleurs uniquement le moteur essence classique qui dérobe la part de marché perdue par le diesel au sein des sociétés de leasing. Pour les voitures électriques, l’augmentation est à peine notable et la part des hybrides essence – qui s’élevait à 3,1% fin juillet – reste toujours dix fois inférieure à celle du moteur à essence classique.
Une tendance générale
Lorsqu’on observe l’ensemble du marché professionnel, donc plus uniquement le leasing mais aussi les acquisitions propres, on constate une augmentation encore plus nette des immatriculations essence. Aujourd’hui, presque 4 acheteurs sur 5 optent pour l’essence. Le diesel a quant à lui vu sa part de marché baisser de 70,2% en 2016 à 53,9% à l’heure actuelle. Les hybrides essence s’en sortent un peu mieux dans ce secteur avec 5,3% de part de marché, même si ce n’est pas plus que l’année dernière.
Toutefois, la baisse de la part du diesel est moins importante dans le marché du B2B que chez les particuliers (B2C). Alors que celle-ci s’élevait encore à 31,4% en 2016, elle est passée aujourd’hui à seulement 18,5%. Les voitures essence sont plus populaires que jamais auparavant dans le secteur privé, avec une part qui s’élève à pas moins de 77,3%. On peut donc affirmer que le diesel est bel et bien tombé en disgrâce, surtout chez les particuliers.
Émissions de CO2 : l’effet pervers
Tout indique une transition manifeste vers l’essence. Tous marchés confondus (privé, professionnel, leasing), la part du diesel a chuté de 51,8% à 36,1% en moins de deux ans, principalement au profit des voitures essence, qui ont vu s’accroître leur ampleur de 44,4% à 58,1%. Chez les particuliers, le choix du diesel a été pendant des années principalement basé sur le plus faible prix au litre du carburant, motivation qui a également disparu aujourd’hui.
Comme les moteurs diesel émettent moins de CO2 que les moteurs essence, ils constituaient le meilleur moyen d’atteindre les objectifs d’émission de CO2 fixés par la Commission européenne (95 g/km en moyenne d’ici 2021). Année après année, l’émission moyenne de la flotte automobile a diminué. Mais avec la transition massive vers les moteurs à essence, qui ont une émission de CO2 intrinsèquement plus élevée, on voit cette courbe remonter à nouveau pour la première fois. La tendance du SUV ne fait qu’aggraver les choses : les SUV étant plus lourds et plus hauts, ils consomment et polluent davantage que les modèles non-SUV qu’ils remplacent.
Le secteur du leasing montre la voie
Le secteur du leasing s’avère être meilleur élève que le marché particulier ou professionnel total, avec une émission de CO2 moyenne de 109 g/km fin 2017. La moyenne du marché s’élevait alors à 116 g/km, toujours bien éloignée de l’objectif de 95 g/km. Les entrepreneurs indépendants – qui jusqu’à fin 2017 n’avaient aucune motivation fiscale à opter pour une voiture écologique (en raison de la déduction fiscale fixe de 75%) – étaient fin 2017 les plus éloignés de l’objectif écologique, avec une émission moyenne de 124 g/km. Comme ils ont aujourd’hui une raison de surveiller leurs émissions de CO2, on peut s’attendre à ce que leur émission moyenne rejoigne rapidement le niveau des entreprises.
La question de savoir si l’objectif européen sera atteint reste entière. L’adoption des véhicules électriques devrait sensiblement augmenter pour renverser la tendance actuelle. Ou le diesel devrait être revalorisé. Les constructeurs ont fourni d’énormes efforts en vue de réduire les émissions de NOx et de répondre à la norme Euro 6d-temp. Reste à savoir si cela suffira à convaincre la population que le diesel est désormais « vraiment » propre et qu’il mérite une seconde chance.
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