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Le deuxième modèle 100 % DS est donc à nouveau un SUV. Ce qui n’est naturellement pas un hasard compte tenu de l’engouement pour ce type de véhicule. Dans le sillage du DS7 Crossback, c’est donc au DS3 Crossback d’entrer en piste et qui n’est évidemment pas à confondre avec la DS3, vieille de 9 ans déjà – et qui était le premier modèle lancé sous le badge DS. Similitude pourtant entre la petite berline et cette nouvelle Crossback : une vitre de flanc découpée en forme d’aileron de requin. Pour le reste, tout a changé. Car le nouveau SUV compact est élaboré sur la plate-forme CMP (pour Common Modular Platform) qui va servir à toutes les voitures du segment B du groupe PSA. Concrètement, la taille de ladite plate-forme peut être adaptée par incrément de 55 mm, ce qui laisse de la marge.
Le DS3 Crossback s’annonce comme un véhicule compact, mais qui entend aussi soigner ses qualités dynamiques et son confort de marche. Techniquement, on reste dans une architecture typique de traction dont les moteurs et/ou sources d’énergie sont implantés de manière transversale. Dès la fin de l’année, une version électrique viendra compléter le catalogue.
Ce qui change
Parce qu’elle a été voulue plus exclusive, la DS3 Crossback reçoit une nouvelle version du 1.2 Puretech à 3 cylindres qui développe ici 155 ch. Elle s’ajoute aux versions existantes de 100 et 130 ch. Il existe également un modèle Diesel qui utilise le récent 1.5 BlueHDi dans ses définitions de 100 ou 130 ch. Cela dit, seules les variantes d’accès de 100 ch reçoivent une boîte manuelle à 6 vitesses, les autres étant d’office accouplés à une boîte automatique comptant 8 rapports.
Mais la version que tout le monde attend, c’est évidemment l’électrique E-Tense qui arrivera dans les concessions en toute fin d’année 2019. Elle n’aura plus de moteur à combustion interne, mais un moteur électrique d’une puissance de 136 ch (100 kW) pour un couple maxi de 260 Nm. Comme sur la e-208, la batterie Lithium-ion présente une capacité de 50 kWh de façon à pouvoir parcourir 320 km selon la norme WLTP. La batterie est aussi rechargeable jusqu’à une puissance de 100 kW en courant continu, ce qui ne devrait ramener le temps d’attente à 30 minutes pour une régénération équivalente à 80 % du pack. Accusant 1545 kg, cette version E-Tense pèse 300 kg de plus qu’une version thermique tandis qu’elle utilise aussi un essieu arrière différent du fait de l’implantation du pack dans le plancher.
Et la DS3 Crossback ne s’arrête pas en si bon chemin : elle propose aussi des technologies habituellement réservées aux modèles des segments supérieurs comme la correction de la trajectoire, un niveau 2 de conduite autonome, des feux LED matriciels ou encore une fonction de parking automatique. Du point de vue esthétique, on soulignera encore la face avant qui en impose vraiment, notamment avec la grille « diamants » ou encore les poignées de portes intégrées et qui sortent automatiquement lorsqu’on s’approche de la voiture ou qu’on la déverrouille.
Comment ça roule
Pour ce premier contact, DS nous a convié près de Nice, autour du col du Turini c’est-à-dire sur des routes particulièrement sinueuses – et agréables. Les petits moteurs à trois cylindres (que nous avons pu essayer dans ses définitions de 130 et 155 ch) sont très satisfaisants, mais ils se montrent aussi un peu trop sonores, ce qui ne correspond pas exactement à l’image que l’on se fait d’un produit DS. En termes de performances, ils sont bien assistés dans leurs efforts par la boîte de vitesses automatique 8 introduite récemment et qui propose aussi un mode « Sport » accessible via les palettes au volant.
Sur les routes parfois abîmées de l’arrière-pays niçois, la DS3 Crossback remplit parfaitement son contrat d’un point de vue routier. Elle se montre parfaitement sûre tout en faisant preuve d’une belle agilité. Le train arrière révèle une grande stabilité (sauf si on le provoque lors d’un freinage). Côté confort, ne vous attendez par contre pas aux prestations d’un Citroën C5 Aircross. Cela dit, la DS3 Crossback n’a pas à rougir, surtout si on le compare à certains concurrents – principalement allemands – qui font moins bien.
Notons encore qu’aux places arrière, on manque d’espace et qu’il n’est pas facile d’accéder à la banquette par la faute d’une découpe assez étroite de la carrosserie. Et les personnes qui souffriraient de claustrophobie n’apprécieront pas non plus la découpe du flanc en aileron de requin qui réduit l’apport de lumière ainsi que la visibilité vers l’extérieur. Pour le reste, l’habitacle confère une excellente impression, notamment pour ce qui concerne le choix des matériaux (plastiques moussés). Un détail toutefois : comme sur la DS7, les interrupteurs en aluminium brossé sont tous regroupés sur la console centrale, ce qui prête à confusion.
Notre première prise en main nous a aussi donné l’occasion d’effectuer un bref galop d’essai au volant de la version électrique E-Tense. Verdict : le moteur de 136 ch nous a semblé plus que suffisant dans des conditions de trafic usuelles, d’autant que le calibrage des 3 modes de conduite (« Eco », « Normal », « Sport ») laisse avec des différences importantes en matière de disponibilité. Dans le premier cas (« Eco »), la puissance est limitée à 60 kW (80 ch) ce qui semble toutefois suffisant en ville tandis que le mode « Normal » limite les prétentions du moteur à 80 kW (108 ch). Il n’y a que le mode « Sport » qui offre les 100 kW de puissance et donc l’accélération la plus soutenue. Notons que le sélecteur de boîte est toujours présent sur ce modèle et qu’il sert à choisir entre les différentes puissances de régénération. Une interrogation toutefois : cette version E-Tense s’est montrée plus confortable que les modèles à essence lors de notre bref essai mené sur les revêtements cahoteux d’une base militaire. On ignore l’origine de cette différence. Serait-ce le poids ?
Budget
La moins chère des DS3 Crossback est affichée à 23.400 €. À ce prix, elle se pare du 1.2 Puretech de 100 ch et d’un équipement qui semble être un strict minimum. Voilà qui contraste un peu avec l’appellation « Chic » de cette version – au-dessus, on trouve les finitions « SoChic » et « Performance Line » et « Grand Chic »). Pour la version Diesel équivalente, il faut compter 2000 € de plus. À partir de l’exécution « SoChic », on peut opter pour les autres motorisations dont le Puretech de 130 ch vendu 29.200 € et le 155 ch échangé, lui, contre 30.950 €. Notons encore que le Diesel de 130 ch ne figure pas encore dans la liste de prix, car DS estime que chez nous la demande devrait être réduite.
Pour le lancement, une série spéciale « La Première » est disponible, mais uniquement avec les moteurs à essence de 130 ou 155 ch en boîte auto. Ils coûtent respectivement 37.900 € et 39.650 €. Les tarifs de l’électrique E-Tense ne sont pas encore communiqués, mais DS avance déjà que le TCO (Total Cost of Ownership) de cette E-Tense sera rattrapé sur une période de 4 ans ou 40.000 km face à une version Puretech essence de 130 ch. Notons toutefois que ce calcul a été effectué pour le marché français, où l’électricité est majoritairement nucléaire et moins chère.
Les concurrentes
Lors de cette présentation, DS n’a retenu que deux concurrents considérés comme sérieux : l’Audi Q2 et la Mini Countryman. Un positionnement que l’on peut comprendre compte tenu des ambitions de DS. Cela dit, on peut toutefois établir un panel plus large de concurrentes. Comme alternatives, on pense notamment à la Hyundai Kona (également électrique), à la Kia Stonic ou au Kia Niro, au Nissan Juke, à l’Opel Crossland X, à la Peugeot 2008, au Renault Captur, à la Seat Arona ou encore aux Volkswagen T-Cross et/ou T-Roc. Chez DS, on soutient qu’il ne s’agit pas de modèles suffisamment « premium », mais nous ne sommes pas exactement du même avis, car le public des SUV compacts est en réalité plutôt « volatile ».
Notre verdict
Sur un marché des SUV compacts presque embouteillé, le DS3 Crossback parvient malgré tout à amener du neuf. Il apporte quelques innovations tout en se démarquant par son style et sa présentation, uniques en leur genre. Le trois cylindres est certes un peu bruyant, mais il assure un bon niveau de performances tandis que la nouvelle plate-forme contribue, elle, à faire progresser la qualité du comportement tout en assurant un niveau de confort plus que convaincant.
L’habitabilité de la DS3 Crossback apparaît par contre comme un point faible tandis que l’ergonomie aurait aussi mérité plus d’attention. Cela dit, ce dernier aspect est compensé par l’écran tactile plutôt facile à utiliser ainsi que l’affichage tête-haute. Le bon succès commercial du DS7 Crossback prouve en tout cas que la clientèle est disposée à payer davantage pour profiter d’une certaine originalité et de davantage de luxe. Dès lors, tout semble aussi possible pour ce SUV plus compact à l’accent si chic !
- Ligne spectaculaire
- Comportement sûr et serein
- Nombreuses innovations
- Habitabilité et accès arrière
- Moteur bruyant (PureTech)
- Ergonomie perfectible
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