Essai détaillé / Landwind CV9 1.6

En bref

• Mécanique

  S'il fait preuve d'une belle souplesse à bas régime, le 1.6 donne le meilleur de lui-même entre 3000 et 5500 tr/min. Une plage de fonctionnement insuffisante pour compenser un rapport poids/puissance de 13,4 kg/ch. Ajoutez-y une aérodynamique peu favorable et vous comprendrez pourquoi la consommation moyenne réelle s'élève à 9,8 l/100, voire davantage si le 1.6 est poussé dans ses derniers retranchements. La commande de boîte, elle, souffre d'un levier aux grands débattements et mal guidé.

• Tenue de route

  Sans connaître sa répartition des masses, le CV9 nous semble jouir d'un équilibre naturel qui l'empêche de sousvirer abusivement. Le faible tarage de sa suspension le rend sensible au roulis, mais le train avant n'est jamais débordé par la modeste puissance du 1.6, y compris sur le mouillé. Quoique fort démultipliée, la direction offre un rendu naturel, à l'inverse des freins, dont la pédale pâtit d'une course morte de quasiment 80%. Leur capacité de décélération reste néanmoins acceptable.

• Sécurité

  Certainement l'un des points sur lesquels Landwind a le mieux progressé. Pourtant, le constructeur est loin d'égaler les standards exigés des Européens. Avec seulement 2 étoiles et aucune note supérieure à la moyenne aux tests de sécurité Euro-NCAP, le CV9 se classe parmi les moins bons élèves du marché. Il ramasse d'ailleurs trois zéros pointés dans notre portrait-robot, notamment parce qu'il refuse catégoriquement tout dispositif d'aide à la conduite, même optionnel, hormis l'ABS obligatoire.

• Confort

  Grâce à ses formes de monospace, le CV9 offre une assise en hauteur confortable et une belle habitabilité à toutes les places. Au 3e rang, l'impression d'espace est renforcée par les grandes vitres, qui améliorent aussi la visibilité de trois quarts arrière. On déplore le manque d'insonorisation (y compris du moteur) et le chauffage/ ventilation pénible à régler. Les indications autour du bouton de réglage ne correspondent en rien à la température de l'air sortit des bouches d'aération !

• Sens pratique

  L'habitacle regorge d'espaces de rangement en tout genre et à tous les postes. Dommage que l'on n'ait pas apporté autant de soin à la qualité des matériaux. La modularité des banquettes a quant à elle fait l'objet de toute l'attention du constructeur chinois, même s'il n'est pas parvenu au schéma idéal. Néanmoins, l'espace de chargement est exploitable sur toute la superficie et accessible grâce à un seuil bas et affleurant. L'ouverture du hayon par crans aura le don d'agacer les impatients.

• Budget

  Voilà une matière où Landwind peut revendiquer une place de premier choix, à condition de tenir compte du marché dans sa globalité. Car un autre constructeur low cost, Dacia, parvient à offrir bien mieux contre moins d'argent. Hormis ce dernier (et Lada ?), nul n'est en mesure de le concurrencer. Naturellement, il y a des contreparties : la garantie anticorrosion se limite à 3 ans (12 habituellement) et la valeur de revente prévisible est estimée au plus bas. Une fois le choix posé, il faut l'assumer.

Conclusion / Landwind CV9 1.6

Comme le souligne Landwind, le CV9 se présente comme une alternative intéressante pour qui cherche un véhicule neuf plutôt qu'une occasion. C'est un argument. Mais c'est compter sans la Dacia Logan MCV. Non seulement cette dernière roule mieux, mais surtout, elle est disponible dès 8.990 euros en 5 portes et 10.900 euros en 7 portes, contre 12.995 euros (+ 499 euros en 6 places seulement) pour un CV9 qui se comporte sur la route comme une voiture d'il y a 15 ans ! Le choix est vite fait. D'autant que se profile à l'horizon le Dacia Lodgy, un concurrent direct en matière de monospaces «low cost». Quitte à arriver dans un segment extrêmement concurrentiel, un Landwind CV9 électrique et accessible aurait davantage marqué les imaginations...

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