Essai détaillé / Forthing U-Tour: La Chine croit en l'espace

L’histoire du Chinois Forthing débute en 1954. Cette année-là, la Liuzhou Agricultural Machinery Factory devient la Dongfeng Liuzhou Motor Company, membre du Dongfeng Motor Group établi à Wuhan. Il faudra pourtant attendre jusqu’à 1969 pour que le bureau du plan estime le temps venu de se lancer dans la production de véhicules motorisés. Dans un premier temps, l’entreprise produisait une petite série de camions légers. Avant de proposer une première voiture. Établie dans la province de Guangxi, au sud du pays, la Dongfeng Liuzhou Motor Company devenait ainsi l’un des pionniers de l’industrie automobile en Chine. Aujourd’hui, ses 7.000 travailleurs assurent une production annuelle de 100.000 camions et 400.000 voitures. 
Sa sous-marque Fengxing, qui fut plus tard rebaptisée Forthing pour les marchés internationaux, a vu le jour en 2001 et fut la première marque chinoise à produire des monovolumes. Ce U-Tour, qui a été dévoilé au public européen avec le reste des modèles Forthing au salon de Munich 2023, peut donc être considéré comme la spécialité du chef. Ce qui nous amène à la question de savoir qui peut encore apprécier aujourd’hui ce plat. Car dans nos contrées, le monovolume est totalement passé de mode, cédant chez pas mal de constructeurs européens la place aux crossovers, bien plus dans l’air du temps, ou à des fourgonnettes aménagées. À tort?

LE CONCEPT
Le Forthing U-Tour a une grande bouche – au sens premier du terme. Sa face avant est entièrement dominée par une gigantesque calandre, encore accentuée par d’épais joncs chromés. Et comme si ça ne suffisait pas, on relève sous le sigle de la marque cette figure qui s’illumine dans l’obscurité. De ce King Lion émanerait, comme nous l’apprend le dossier de presse, le courage, la sérénité et l’audace. Chez Peugeot, on doit être ravi de l’apprendre… Toujours au niveau de la face avant, la forme des phares et leur intégration font un peu penser à Lexus. Au-delà de ce museau, le Forthing U-Tour ressemble à un monovolume comme on en a tellement vu. Le design est simplement fonctionnel, cela dit  sa signature lumineuse offre un peu de caractère à la face arrière.
Un style fonctionnel donc. Mais tout bien considéré un design quand même un peu plus original que ses concurrents directs, qu’il faut de nos jours rechercher dans la catégorie des ludospaces. Vous savez, ces fourgonnettes domestiquées genre Citroën Berlingo, Renault Kangoo et Volkswagen Caddy. Et le hasard veut que ce dernier, dans sa version longue Maxi, affiche exactement la même longueur que le Forthing U-Tour: 4,85 mètres. Mais avec ses 1.900 et 1.715 millimètres, le Chinois est un peu plus large et un peu moins haut que l’Allemand.
Avec un empattement de 2.900 millimètres, le Forthing U-Tour garantit une belle habitabilité, à l’avant comme au niveau de la banquette médiane. Tout à l’arrière, l’espace est un peu plus restreint sur ce que l’on serait tenté d’appeler des «sièges d’appoint». Mais se retrouver sur cette troisième banquette n’a rien d’une punition, les sièges extérieurs étant bien galbés et confortables. Seule la septième place, centrale, est à éviter. Accessible via un hayon motorisé dont la hauteur d’ouverture est ajustable, l’espace à bagages peut être modulé de 390 à 1.960 litres.