WEC / Les pilotes Ferrari prêts pour les 24 Heures du Mans : "Faire de notre mieux et prendre du plaisir".

Le Moniteur Automobile est présent au Mans et se trouve en première ligne avec l'équipe Ferrari, la marque italienne faisant son grand retour dans la célèbre et intraitable course d'endurance cette année. Pour la première fois depuis 50 ans, elle joue la victoire au classement général, et les excellents résultats des qualifications sont de bon augure. Antonio Fuoco a réalisé le meilleur temps et, une demi-journée plus tard, il n'en revient toujours pas.

Excellente expérience

"Je pense que c'est l'un de mes meilleurs tours de piste, vraiment spécial et une grande expérience. C'était à la limite du premier au dernier mètre. Lors de mon premier tour rapide, j'ai commis une petite erreur, mais avec le deuxième train de pneus, tout s'est déroulé à la perfection. Dans les premiers virages, il y avait beaucoup de trafic, mais au final ce fut quand même le meilleur temps."

Fuoco admet également qu'ils ont eu un peu de chance chez Ferrari lorsque la séance Hyperpole a été interrompue parce qu'une des Cadillac s'est arrêtée sur la piste. "L'une des Toyota roulait très vite à ce moment-là et semblait proche de notre meilleur temps. Cette neutralisation nous a donc bien arrangés".

Aucune garantie de succès

Le pilote italien est également conscient que la pole position dans une course comme les 24 heures du Mans n'est pas une garantie de victoire. "C'est moins important que pour une course sprint, bien sûr. Mais c'est quand même bien que nous ayons pu réaliser cela avant le grand retour de Ferrari. Cela fait 50 ans que la marque ne s'est pas battue pour la victoire au classement général, et cette première ligne constitue déjà un grand encouragement. Il s'agit maintenant de se concentrer sur la course. Faire de notre mieux et en profiter.

Ferrari est à pied d'œuvre depuis le début de la saison et a déjà décroché quelques podiums, mais Fuoco affirme que la voiture a beaucoup évolué depuis la première course à Sebring. "Quelque chose change avant chaque course. Les réglages, le logiciel... C'est un nouveau projet pour toutes les personnes impliquées. Il y a donc encore beaucoup de travail, y compris sur le simulateur. Mais les choses s'améliorent, la confiance est là.

Issu de la Formule 1

Fuoco pilotera la Ferrari 499P numéro 50 avec l'Espagnol Miguel Molina et le Danois Nicklas Nielsen. La 51, qui s'élancera à ses côtés sur la première ligne, sera pilotée par le Britannique James Calado et les Italiens Alessandro Pier Guidi et Antonio Giovinazzi, ce dernier ayant également piloté en Formule 1 pendant plusieurs années chez Sauber et Alfa Romeo.

"À l'époque, je pouvais au mieux marquer quelques points", raconte-t-il au Mans. "Souvent, cela ressemblait déjà à une victoire. Bien sûr, je n'avais pas à penser à une vraie victoire, je n'avais pas la voiture pour cela. Avec l'Hypercar de Ferrari, c'est une autre histoire : ici, je suis tout de suite aux avant-postes."

Cela crée-t-il une pression supplémentaire ? "Croyez-moi, je ne manquais pas de pression en Formule 1 non plus. Une semaine, ça se passait plutôt bien et vous étiez un héros, la course suivante, ça ne marchait pas et on vous traitait immédiatement de mauvais pilote. Bien sûr, la pression est également présente lorsque vous pilotez la Ferrari Hypercar, elle est toujours présente lorsque l'équipe prend part à une compétition. Mais je peux vraiment gérer cela. Nous sommes performants et notre première ligne sur la grille au Mans est assez impressionnante. Je suis particulièrement fier d'y être."

Assez rapide

Le fait de partager le volant d'une même voiture avec deux équipiers de pointe dans une telle course d'endurance est plutôt un avantage pour l'Italien. "Lorsque les choses ne vont pas bien, vous pouvez également partager ces moments difficiles avec eux. Et bien sûr, vous faites de même avec les bons résultats. C'est un sentiment différent de celui que l'on éprouve en Formule 1, où l'on est souvent seul.

Quant à savoir si une telle hypercar n'est pas trop... lente pour un ancien pilote de F1, nous lui avons posé la question. "Oui, la voiture est également plus lourde d'environ 200 kg. Il y a moins d'appui aérodynamique et les vitesses sont donc moins élevées. Mais rassurez-vous, elles restent impressionnantes. Le Mans n'est certainement pas plus facile. Dans une course de Formule 1, il arrive que vous ne dépassiez personne, alors qu'ici vous dépassez plusieurs voitures par tour. Cela demande une énorme concentration, les choses peuvent mal tourner à tout moment".