Selon le 3e baromètre de l’autosolisme de la société Vinci Autoroute, il y a de plus en plus de personnes seules en voiture sur les autoroutes aux heures de pointe aux abords des métropoles. Ce phénomène s’accentue même avec une hausse de 2,5 % par rapport à la dernière étude en 2021. Le baromètre est basé sur un comptage par caméra des occupants des véhicules circulant entre 7h et 10h du matin sur 14 sections urbaines et périurbaines majeures du réseau Vinci Autoroutes autour de 11 métropoles du centre, de l’ouest et du sud de la France, entre la mi-septembre et la mi-novembre 2022, hors périodes de vacances scolaires. 700.000 véhicules sont ainsi passés sous les yeux électroniques pour déterminer le pourcentage de personnes seules à bord de leur voiture aux heures de pointe.
Augmentation quasi généralisée
Ce sont les navetteurs qui seraient les plus grands adeptes de l’autosolisme, malgré les parkings et solutions de covoiturages disponibles. En effet, le pic de personnes seules en voiture est constaté entre 7h et 8h du matin avec un taux de 89 % pour diminuer ensuite à 78 % en moyenne à 10 h. Ce phénomène est même en recrudescence. Il affichait 84,7 % en moyenne en 2022, contre 82,6 % en 2021 lors du précédent baromètre, dans les mêmes zones et aux mêmes horaires. Il n’y avait que 15,3% des véhicules analysés transportant au moins deux personnes. Dès lors, le taux d’occupation moyen des véhicules était de 1,24 passager/véhicule durant l’automne 2022. Alors qu’un plan de « Stratégie nationale bas-carbone » des autorités françaises préconise un taux de 1,75 passager !
Graphique ci-dessus : les données par villes - IDF = Île-de-France
Et le covoiturage ?
Malgré la hausse du coût du carburant et les infrastructures et applications mises en place, le trajet domicile-travail reste une activité solitaire. Le covoiturage, par exemple, reste marginal. Vinci Autoroutes a mis en place des solutions de parking de covoiturage (46 parkings avec plus de 4000 places gratuites aux abords de ses autoroutes). Les utilisateurs interrogés sont « satisfaits » à 97 % de cette solution de déplacements entre collègues ou personnes se rendant aux mêmes endroits, aux mêmes horaires. Ils ont été motivés par son impact positif sur l’environnement (28%), sa dimension conviviale et pratique (27%) et sa source d’économies (26%).
Pourquoi rester seul en voiture ?
Mais pourquoi, tant de personnes préfèrent rester seules, et même de plus en plus, malgré les embouteillages et toutes les mesures pour contrer l’autosolisme ? Est-ce seulement par égoïsme ? Peut-être un peu. Il y a aussi la facilité et la flexibilité de l’automobile, accessible à tout moment. Et puis, l’autosoliste a parfois déposé des passagers avant d’arriver sur l’autoroute (conjoint, enfants) pour rejoindre son lieu de travail. Il y a d’autres explications. Ainsi, la voiture resterait un des derniers endroits où il est possible de s’isoler totalement, d’être dans « sa bulle » pour faire une vraie cassure entre le monde professionnel et la vie privée.
Liberté, accessibilité, flexibilité
La cassure mentale peut aussi être possible à vélo ou à pied, à condition de profiter d’un travail à proximité de son domicile. A contrario, les transports en commun ont des contraintes d’horaires, à la ponctualité parfois aléatoire, dans un environnement social peu attractif, étant bondés aux heures de pointe. Pour sa part, le covoiturage – incité par des voies réservées et aidé par des services numérique – implique une synchronisation des agendas et horaires entre 2, 3 ou 4 personnes. Ce qui peut être en porte-à-faux avec un monde du travail demandant de plus en plus de flexibilité en étant davantage ouvert aux horaires décalés et au télétravail. Enfin, la vie privée est de plus en plus imbriquée avec d’autres activités nécessitant une mobilité individuelle.
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