Selon un rapport de l’ACEA (Association des Constructeurs Européens d’Automobile), il se serait vendu plus d’un million de véhicules électrifiés – 100 % électriques, hybrides rechargeables et à pile à combustible – dans les pays de l’Union européenne. Une progression de 169 % par rapport à 2019. Cela représente, au total de l’année écoulée, plus d’un véhicule neuf vendu sur cinq, 22,4 % précisément. Un relevé qui ne prend pas en compte les ventes en Islande, en Norvège et en Suisse.
Sortir de la niche
Premier constat, dans un marché européen global en baisse de près de 24 %, seuls les motorisations essence (-37,3 %) et Diesel (-32,3 %) ont souffert là où toutes le propulsions alternatives – électrifié, LPG, CNG, bio-carburant – affichent une progression entre 59,4 et 262,3 %. Jusqu’ici produit de niche, le véhicule électrifié en est sorti et n’hésite plus à mordre allègrement dans les parts de marché des carburants traditionnels.
Très souvent favorisés sur le plan fiscal dans les marchés porteurs et plus « sécurisants » que les VE dans l’esprit d’un très grand nombre d’automobilistes, les véhicules hybrides rechargeables ont donc connu une progression spectaculaire de 262,3 %, passant de 139.954 ventes à 507.059 unités. De quoi se rapprocher du score des « BEV », véhicules électriques à batterie, qui totalisent 538.772 ventes en 2020 pour une progression de 117,4 %. En comparaison, les véhicules hybrides non rechargeables, reprenant également les « mild hybrid » - véhicules à hybridation douce, le plus souvent un alterno-démarreur 48 V – représentent 675.733 unités pour une croissance limitée à 12,2 % par rapport à 2019.
En Belgique, les tendances restent similaires à celles constatées dans les pays de l’UE – rappelons que ne sont pas comptabilisées les ventes en Norvège, Suisse et Islande, consultables au lien placé en début d’article – avec une « explosion » des ventes de PHEV : + 252,2 % pour un total de 31.343 véhicules, plaçant notre pays au 4e rang, derrière l’Allemagne, la France et la Suède. Concernant les BEV, le marché belge pointe au 8e rang européen avec 14.994 ventes, soit une progression de 69,7 % en un an.
Histoire d’euros
Comment expliquer ce bon en avant des ventes de véhicules qui sont pourtant plus chers à l’achat, sur un marché qui a régressé de près de 25 % et alors que le monde traverse une crise économique importante liée à la pandémie de COVID-19 ? L’argent, rien que l’argent toujours l’argent ? Ce serait certes un peu réducteur, car de nombreux automobilistes optent pour un véhicule électrifié par conviction écologique, mais dans l’immense majorité des cas, le passage à une mobilité électrifiée s’explique pour des raisons financières, que l’on considère le point de vue des vendeurs – les constructeurs – ou celui des acheteurs (privés, professionnels ou publics). Entre les incitants fiscaux proposés dans la plupart des pays à l’achat d’un véhicule à émissions de CO2 faibles ou nulles et le coût réduit du « carburant », surtout quand on recharge sur son lieu de travail ou à domicile avec une source d’énergie renouvelable privée, posséder un BEV ou PHEV représente un atout indéniable pour le portefeuille. Ce constat vaut principalement pour les professionnels dans notre pays, avec le revers environnemental de la médaille qui peut en découler…
Mais les constructeurs également ont tout intérêt désormais à vendre des modèles 0 ou faibles émissions de CO2, afin de ne pas dépasser le seuil de 95 gr/km imposé par l’UE et éviter ainsi de lourdes amendes ou simplement le coût lié à l’achat de crédits CO2 à d’autres constructeurs plus vertueux. On peut donc raisonnablement estimer qu'il s'agit d'une tendance de fond plutôt que d'un simple sursaut opportuniste, eu égard aux objectifs fixés et imposés par l'UE en termes de mobilité neutre en carbone.
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