Pour lancer leur offensive européenne, la plupart des constructeurs chinois, spécialisés dans les véhicules électriques, ont élu la Norvège comme point d’entrée sur le Vieux Continent. Et ça marche ! Profitant d’une fiscalité très lourde pour les modèles à moteur thermique (hybrides compris), les modèles électriques chinois représentent déjà 10 % du marché norvégien. De quoi augurer d’une conquête plus probante encore dans les années à venir et faire de ce pays scandinave une base solide en vue d’une expansion dans le reste de l’Europe.
>>> Lisez aussi : 27 % des Belges prêts à acheter une voiture chinoise
Électrique et bon marché
La principale explication de cette percée chinoise tient aux tarifs pratiqués par les constructeurs de l’Empire du milieu. Ces derniers proposent des modèles 100 % électriques de formats intelligents – SUV compacts ou familiaux le plus souvent – à des prix largement inférieurs à la concurrence européenne ou américaine.
Il en résulte une expansion rapide, même si tout est relatif car on parle de la Norvège uniquement. Certes, 1 électrique sur 10 est chinoise, mais cela ne représente que 4400 véhicules sur le premier semestre 2021.
>>> Retrouvez notre premier essai du Aiways U5
Nouvelle distribution
Ce succès des voitures électriques chinoises s’explique par leurs tarifs, bien entendu, mais pas seulement. Le choix de proposer des modèles dépourvus de motorisation thermique permet d’effacer complètement le « retard » de l’industrie automobile chinoise en matière de technologie et de raffinement des moteurs à combustion interne tout en économisant énormément sur les coûts de développement là où les constructeurs établis, qu’ils soient européens, américains, coréens ou japonais, doivent encore amortir les investissements consentis pour dépolluer leurs moteurs thermiques.
En sus, le choix de l’électrique permet de se passer de réseau de distribution conventionnel, en raison de la quasi-absence d’entretien de ce type de véhicules. Les constructeurs chinois peuvent, dès lors, opter pour des modes de distribution nouveaux – livraison via des points définis ou à domicile par exemple – et s’associer à des prestataires de service automobile installés et reconnus pour prendre en charge le service technique de leurs voitures. Un atout non négligeable qui évite à nouveau de lourds investissements et rassure les clients européens quant à la qualité du service fourni en après-vente.
Qu’en est-il en Belgique ?
Chez nous, la percée des marques chinoises est bien plus mesurée. Cela s’explique par l’absence d’incitants fiscaux directs ou indirects pour les clients particuliers à l’achat d’un modèle électrique. En outre, le Belge qui est souvent né avec un volant dans les mains et attaché à ses habitudes se veut plus réfractaire à l’idée d’acheter chinois. Quoique selon un sondage du Moniteur AUtomobile, plus d'un Belge sur quatre serait prêt à franchir le pas. À tort ou à raison ? l’avenir nous le dira, mais les modèles déjà essayés par notre rédaction ont démontré que les voitures chinoises n’étaient pas dénuées de qualités.
>>> Retrouvez notre essai court du DFSK Fengon
En outre, le marché belge reste extrêmement dépendant des flottes de société, un secteur pour lequel la valeur résiduelle et le service sont deux éléments essentiels au moment du choix d’un véhicule. Or dans ce domaine, les grands importateurs de marques historiques – surtout premium – font encore la loi. Mais rappelons que le scénario d’une arrivée timide a déjà été vécu avec les marques japonaises puis coréennes. On voit ce que ça donne aujourd’hui. Et les constructeurs chinois bénéficient de l’effet accélérant de la transition énergétique.
NE MANQUEZ RIEN DE l’ACTU AUTO!
Derniers modèles, tests, conseils, évènements exclusifs! C’est gratuit!