Pour Audi, il semble que le sport automobile constitue toujours un réel banc d’essai pour développer la technologie de ses modèles de série. Après les technologies quattro en rallye, TFSI, TDI et hybride au Mans, le constructeur aux quatre anneaux va engager un buggy électrique à prolongateur d’autonomie au Rallye Dakar. Un défi de taille pour une technologie encore jamais exploitée dans ce type de conditions.
Recyclage innovant
L’Audi RS Q e-tron est donc un buggy électrique dont chaque essieu est équipé d’un moteur électrique directement repris de la monoplace qu’Audi engage en Formula E. Il s’agit donc d’un quattro électrique. Les deux moteurs sont alimentés par une batterie haute tension qui se recharge par un 4 cylindres TFSI repris du DTM. Un moteur qui tourne entre 4500 et 6000 tr/min pour une efficience maximale. Il consommerait alors moins de 200 gr de carburant/kWh. Ce prolongateur d’autonomie n’intervient donc en rien dans les performances du véhicule mais sert uniquement de générateur. Un troisième MGU, de conception identique aux 2 moteurs animant les essieux, fait partie du convertisseur d'énergie et sert à recharger la batterie haute tension quand le RS Q e-tron roule.
En recyclant des éléments déjà utilisés dans d’autres compétitions, Audi a pu développer une chaîne cinématique « à moindre frais » tout en s’assurant de profiter des dernières technologies du moment.
Pour parcourir des étapes de plus de 800 km très énergivores – on en parle pas de cruiser à 120 km/h sur l’autoroute – l’Audi RS Q e-tron se contente d’une batterie de 50 kWh, qui alourdit tout de même l’engin de 370 kg.
Que faut-il en penser ?
En soi, le concept n’est pas innovant puisqu’il copie ce qu’Opel et Chevrolet faisaient déjà avec l’Ampera-e ou Fisker avec la Karma il y a plus de 10 ans et que l'on voit aujourd'hui - dans une certaine mesure - chez Honda pour ses modèles hybrides. Mais une exploitation en compétition dans des conditions aussi extrêmes que l’épreuve reine du rallye-raid est inédite et devrait permettre de développer davantage encore une technologie intéressante.
En utilisant un moteur thermique dans sa plage de régime la plus efficiente pour recharger une batterie efficacement, on peut diminuer le poids et l’encombrement de cette dernière tout en permettant une autonomie majorée sans consommer de grandes quantités de carburant. Pour autant qu’on utilise alors un carburant synthétique (quasi)neutre en CO2, on se trouverait en présence d’une solution alternative pertinente au tout électrique à batterie classique et plus facile à industrialiser que la pile à combustible à hydrogène.
NE MANQUEZ RIEN DE l’ACTU AUTO!
Derniers modèles, tests, conseils, évènements exclusifs! C’est gratuit!