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Industrie et économie / Les usines à la merci des coûts de l’énergie

Rédigé par Hans Dierckx le 29-09-2022

Avec une consommation annuelle d'énergie de 253 gigawattheures, l'usine Volvo de Gand, est drastiquement exposée à la flambée des prix du gaz et de l'électricité, au même titre que la majorité des sites industriels européens.

Si votre propre facture énergétique vous donne la chair de poule, imaginez celle d'une usine automobile dont les besoins s’élèvent à ceux d’une commune d'environ 12.500 ménages. Les relevés de compteurs de l'usine Volvo Gand pèsent de plus en plus sur le prix de revient de chaque auto assemblée. « Une partie des tarifs du gaz et de l'électricité est fixe, mais pour la partie variable, nous prévoyons que dans les mois à venir, elle pourrait être multipliée par cinq, voire dix », déclarait la porte-parole, Barbara Blomme.

>> Lisez aussi - Volvo ne produira pas ses batteries à Gand

L'électricité représente la plus grande part de la consommation totale de 253 gigawattheures : 101 GWh, dont plus de la moitié nécessaire au département de pulvérisation, par exemple pour le revêtement électrostatique, et un quart dans la partie « soudure » qui assemble les différents éléments de carrosserie entre eux. La consommation de gaz de 71 GWh intervient également principalement dans l'atelier de peinture, plus précisément dans les fours de séchage. Ces derniers brûlent 4/5e du gaz naturel, le reste servant à chauffer les halls de production en hiver.

À propos de chauffage, Volvo a construit en 2016, en collaboration avec le fabricant de papier Stora Enso (et avec des subventions flamandes), un réseau qui pompe la chaleur résiduelle de l'usine de papier vers l'usine automobile via une canalisation de 2 km passant sous le canal Gand-Terneuzen. Cette eau chaude est utilisée pour le chauffage et dans l'atelier de peinture. Ce système représente les 81 derniers GWh de la consommation totale. La facture d'électricité est en partie amortie par le fait que l'usine Volvo est devenue autosuffisante grâce à ses trois éoliennes et 15.000 panneaux solaires.

« Une usine peut fonctionner entièrement avec de l'énergie renouvelable. Mais nous n'en sommes pas encore là. » (Barbara Blomme)

L'usine Audi de Bruxelles ne nous a pas communiqué de chiffres sur sa consommation, mais elle affronte durement la situation. Sur le papier, il s'agit d'un site de production neutre en CO2, entre autres grâce à l'achat de certificats de biogaz, mais dans la pratique, Audi Brussels est contraint d’acheter du gaz. Toutefois, Audi dispose de plus de 100.000 mètres carrés de panneaux solaires à Forest, qui génèrent un rendement d'environ 9 GWh, soit 15% de la consommation d'électricité.

Fin août, l'organisation patronale flamande Voka a tiré la sonnette d'alarme sur la hausse des coûts de l'énergie. Un tiers des entreprises flamandes envisageraient de réduire ou même d'arrêter la production si les prix poursuivent leur hausse, car la rentabilité serait compromise. Cet appel à l'aide a été lancé après que le prix du gaz sur le marché de gros a explosé, dépassant la barre des 300 euros par MWh. Quelques jours plus tard, le prix est passé sous la barre des 250 euros… Ce qui représente encore près de dix fois le prix d'il y a un an.

Journaliste AutoGids/AutoWereld

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