Donald Trump a décidé de bientôt imposer des droits de douane de 25 % sur l’acier et de 10 % sur l’aluminium importés. Il veut ainsi bloquer les importations, notamment des voitures européennes. Tout en espérant que les exportations de voitures américaines puissent augmenter. Les réactions ont été nombreuses, et généralement, elles sont critiques par rapport au locataire de la Maison Blanche si cela devait se concrétiser.
Déficit commercial
Le Président américain motive son choix pour relancer l’industrie américaine et notamment celle de l’automobile en restreignant les véhicules importés. Ils sont 1,2 million en provenance d'Europe chaque année en moyenne, selon l'Association des constructeurs européens d'automobiles. La plupart venant d’Allemagne (BMW Group, Daimler et Volkswagen Group), le déficit commercial des USA par rapport à ce pays serait de 65 milliards de dollars selon Peter Navarro, conseiller du Président favorable à la réforme. Pourtant, la décision est critiquée par ceux qu’elle est censée protéger : les constructeurs automobiles américains.
Coûts élevés
Même en utilisant abondamment l’acier ou l’aluminium américain, les constructeurs américains risquent de faire face à une augmentation des coûts de production. En effet, ils ont besoin de produits spécialisés introuvables aux USA. Ils seront donc obligés d’en importer et d’en supporter les taxes. Cette taxation sur l’importation pourrait donc réduire leur marge concurrentielle, et celles de leurs fournisseurs, sur le marché mondial. Car ils risquent d’être obligés d’augmenter les prix de leurs modèles… Un comble s’il s’agit d’amener les « étrangers » à acheter américain.
Démission
Différents lobbies, de l’automobile aux spécialistes du soda en cannette, ont tout tenté pour empêcher l’instauration de ce droit de douane. Même au sein de la Maison Blanche, l’idée n’a pas séduit tout le monde. Ainsi, Gary Cohn, le principal conseiller économique de Donald Trump, a démissionné mardi car il était opposé à cette décision. Le Président semble surtout avoir été convaincu par les arguments des législateurs républicains et des producteurs locaux d’acier et d’aluminium favorables à cette mesure forte. De plus, elle entre parfaitement dans la stratégie de « l’America First ». Elle montre aussi clairement une stratégie de confrontation avec les autres pays.
Fronde internationale
Évidemment, l’annonce de Donald Trump n’a pas plu à ses principaux partenaires commerciaux. Le Canada a beaucoup à perdre car c’est le premier fournisseur d’acier pour son voisin. L’Union européenne a rétorqué que plusieurs produits américains seront taxés en retour. Même le Royaume-Uni a ouvertement exprimé son « inquiétude ». La Chine a déclaré ne pas vouloir de guerre commerciale, mais ne « restera pas sans réaction » face aux droits de douane. Une plainte auprès de l’OMC pourrait même être déposée par une coalition de plusieurs pays dont l’U.E. et la Chine. Alors que l'Europe elle-même impose des droits douaniers sur l'acier chinois !
Update : au départ, il était prévu qu'aucun producteur ni pays n’aurait droit à des exemptions, ni l’U.E., ni le Canada, ni le Royaume-Uni, ni la Chine. Toutefois, Sarah Sanders, porte-parole de Donald Trump, a évoqué des exceptions possibles pour le Canada et le Mexique.
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