Frôlant le monopole sur l’approvisionnement en matières premières utilisées dans la fabrication des cellules de batteries pour les véhicules électriques, la Chine dispose d’un avantage économique et géopolitique énorme au niveau de l’industrie automobile en pleine mutation vers la voiture électrique. Une situation qui déplaît fortement aux constructeurs « traditionnels », qu’ils soient occidentaux ou asiatiques. Mais l’une des solutions pour sortir de cette dépendance à l’Empire du Milieu consiste à développer le recyclage des batteries à l’échelle industrielle. Une voie que compte bien emprunter Renault. Le constructeur français se targue de concevoir, développer et produire ses modèles électriques en France – ou à tout le moins en Europe – et a créé le pôle ElectriCity dans le nord de la France à cette fin. Il veut maintenant mettre en place une industrie européenne de recyclage des batteries de voitures électriques. Et Renault d’entamer les discussions avec de potentiels partenaires spécialisés.
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Triple avantage
Actuellement, le pack de batteries d’une voiture électrique représente environ 40 % du coût de production du véhicule. Il s’agit donc d’un enjeu conséquent. Pouvoir remplacer les matières premières achetées à la Chine par des matières premières recyclées en Europe permettrait un triple gain : une réduction et une plus grande maîtrise des coûts desdits matériaux, une diminution de l’impact écologique lié à l’extraction, le raffinage et le transport de ces matériaux et une plus grande autonomie « géopolitique » vis-à-vis de la Chine, l’industrie automobile constituant l’un des pans socio-économiques majeurs des États membres de l’Union européenne. Le premier aspect s’avère d’ailleurs crucial quand on sait que la récupération – ou l’approvisionnement – des matériaux (principalement le nickel, le manganèse et le cobalt) peut représenter jusqu’à 70 % du coût d’une batterie, donc environ 28 % du coût de production d’une voiture électrique. Dans la course à la voiture électrique abordable, maîtriser ce cycle industriel aiderait donc grandement Renault, Stellantis ou le groupe Volkswagen à commercialiser des petites voitures électriques compétitives face aux modèles chinois.
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Usine reconvertie
Actuellement, le site de Flins dans la périphérie de Paris devrait être reconverti pour produire des composants destinés aux voitures électriques. Renault y a construit une petite usine-test afin d’y développer ses compétences en matière de réparation de batteries. Cette unité prévoit de recycler/réparer environ 9000 batteries en 2024. Ici aussi, l’enjeu est financier puisque Renault peut revendre ses batteries et moteurs électriques reconditionnés 30 % moins chers que des exemplaires neufs.
Partenaires recherchés
Actuellement, différentes sociétés se lancent dans le recyclage des batteries, dont Redwood Materials (créée par un ex-fondateur de Tesla) qui a un accord avec Ford et Volvo, mais également Eramet – société minière – en association avec Suez à Dunkerque. Rappelons que Volkswagen a également signé un accord avec Umicore pour la production de batteries, la société belge étant spécialiste des matériaux et du recyclage de métaux.
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