La Deutsche Umwelthilfe (DUH), une association allemande de protection de l’environnement, a donc mené des tests récemment sur plusieurs modèles de véhicules dont la Renault Espace 1.6 dCi. Et ses conclusions sont édifiantes : selon que le moteur est chaud ou froid, il rejetterait de 13 à 25 fois plus d’oxydes d’azote, ces émissions polluantes responsables des pluies acides et des problèmes respiratoires chez les enfants. Après Volkswagen, Renault serait-il donc dans la tourmente ?
« Alarmant »
Dès le mois de septembre, à l’aube de l’affaire Volkswagen, la DUH avait déjà affirmé détenir des « indices détaillés sur des manipulation d’émissions » chez plusieurs autres constructeurs que Volkswagen. Lors d'une conférence tenue à Berlin, Jürgen Resch de le directeur de la Deutsche Umwelthilfe a déclaré avoir tenu à mettre en avant les résultats de la Renault Espace Diesel « car elle avait déjà dévoilé dans d'autres tests des niveaux réels d'émission effrayants ». Et il a jouté que « toutes les variations dans les conditions préalables des tests avec un moteur chaud au lieu de moteur froid ont mené à des valeurs d'émissions encore jamais mesurés ».
En Suisse
La Deutsche Umwelthilfe a indiqué que ces niveaux d’émission ont été détectés dans les procédures des nouveaux cycles d'essai européens (NEFZ) et qu’il ont été repérés dans cinq essais distincts avec un moteur chaud. Les mesures ont été réalisées par l'Université des Sciences Appliquées de Berne, Suisse. On imagine le problème que cette situation va générer pour le constructeur qui fonde justement de grands espoirs pour son Espace sur le marché allemand. Cela dit, les informations révélées par La Deutsche Umwelthilfe restent toujours à prendre avec des pincettes car il est évident qu’en dehors des normes, tous les véhicules émettent bien davantage que ce qui est annoncé.
Renault dément
Renault a réagit à cette annonce ce soir et indiqué que les procédures d’essai utilisées par l’Université de Berne n'étaient pas conformes à la réglementation européenne et présentent des variations importantes de résultats qui, comme indiqué dans le rapport, nécessitent « des mesures complémentaires » et ne sont donc pas conclusives.
Réformer le système
C’est dès lors plutôt un problème de système d’évaluation que de fraude proprement dite. A moins que d’autres éléments soient révélés prochainement, bien entendu. Mais d’ores et déjà, la DUH a appelé à une réforme du système européen d’évaluation des émissions. Axel Friedrich, co-fondateur du Conseil international des transports propres (ICCT), l’organisme qui a découvert la triche Volkswagen aux Etats-Unis, a fait part de sa colère en expliquant que « il est incroyable que des véhicules Diesel modernes endommagent l'air que nous respirons de cette façon et qu’ils soient sur la route aujourd'hui ».
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