Industrie et économie / Ford lance une dernière bouée de sauvetage financière à sa division européenne

Ford USA vs Ford Europe : le résumé

• Les dettes européennes s'élèvent à 5,8 milliards d'euros
• La maison-mère en rembourse 4,4 milliards d'euros
• Mais elle ne garantit plus les dettes futures
• Fin du portefeuille européen de produits Ford ?

Dire que les choses ne vont pas bien pour Ford Europe relève de l'euphémisme. En dix ans, les ventes européennes sont passées de 1.000.000 de voitures par an à à peine 300.000 unités écoulées. Bien entendu, cela n'a pas été sans conséquences - à Genk, on en sait quelque chose. En outre, les usines Ford restantes de Cologne et de Saarlouis, en Allemagne, ont également subi de fortes réductions au cours des dernières années.

Une perte d'emplois qui s'est accompagnée d'une réduction du catalogue. Le Galaxy, le S-Max, la Mondeo, la Fiesta et, bientôt, la Focus : tous ces modèles ont disparu (ou disparaîtront) au profit d'un portefeuille électrique. Sauf que les Mustang Mach-E, Explorer et Capri sont loin d'atteindre les chiffres de vente prévus.

La faute à la voiture électrique

Cela s'explique en partie par le fait que la transition vers l'électrique n'est pas aussi rapide que prévu, mais aussi par le fait que Ford avait initialement raté le coche des véhicules électriques. En conséquence, il a été contraint d'acheter la technologie de la concurrence (pour ceux qui l'ignoreraient encore : l'Explorer et la Capri sont des clones techniques des Volkswagen ID.4 et ID.5). 

Tout cela a conduit à une montagne de dettes de 5,8 milliards d'euros, un déficit que la société mère américaine éponge aujourd'hui à hauteur de 4,4 milliards. En échange de cette aide, la maison mère supprime la garantie en cours. En d'autres termes, l'Amérique ne garantit plus les dettes contractées en Europe.

Les analystes y voient le signe que la patience des Américains est à bout et que Ford semble accepter que sa division européenne puisse tout simplement cesser d'exister. Une faillite également redoutée par les syndicats allemands, soit dit en passant. Pour être clair, cela ne concerne que la division des voitures particulières. Les fourgonnettes Ford Pro se portent très bien en Europe, seul point positif dans ce malaise.