Le secret était bien gardé, mais c'est ce week-end que l'accord signé jeudi dernier entre le manufacturier de pneumatiques Pirelli et le groupe chinois ChemChina a été rendu public. Selon celui-ci, il est prévu que la firme italienne plus que centenaire passe prochainement sous pavillon chinois. Le texte fait en effet état d'un « partenariat industriel à long terme » entre le principal actionnaire de Pirelli, la holding italienne Camfin, et la société CNRC, contrôlée par le groupe chinois ChemChina. Dans le plan, il est prévu qu'après la transformation de la part de 26,2 % de Pirelli détenue par Camfin, une nouvelle société Bidco lance une opération publique d'achat au prix de 15 euros par titre sur les autres titres de Pirelli, actuellement coté à la Bourse de Milan. Actuellement, les autres principaux actionnaires directs de Pirelli sont Malacalza Investimenti (7%), la famille Benetton (4,6%) et Mediobanca (4,1%). En cas de succès de l'opération, Pirelli, qui affichait vendredi plus de 7 milliards d'euros de capitalisation boursière, constituerait l'une des plus grosses transactions entre l'Italie et la Chine.
Cette nouvelle n'a évidemment pas manqué de provoquer l'émoi par le personnel de la firme, même si Pirelli a annoncé que « le siège et le savoir-faire de Pirelli seront maintenus en Italie » et que leur éventuel déplacement demandera une « majorité renforcée ». Ces déclarations n'ont toutefois pas apaisé les tensions car on se doute que ChemChina - qui produit actuellement des agents chimiques intervenant dans la fabrication des pneus - soit désireux d'étendre ses activités et de profiter au mieux de la croissance du marché automobile chinois. Les inquiétudes vont donc bon train, d'autant que l'accord envisage aussi à plus long terme « la réorganisation de Pirelli et la mise en commun de sa division industrielle avec certains actifs stratégiques de CNRC ». Dans cette perspective, Pirelli pourrait ainsi être coupé en deux : d'un côté, les pneus haut de gamme plus lucratifs et l'activité des pneus industriels qui pourrait, elle, être regroupée avec les actifs chinois.
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