Certes les groupes Renault, Stellantis et Volkswagen ont tous annoncé l’arrivée de petites voitures électriques abordables – comprenez avec un tarif de moins de 25.000 € - dont la plupart pourraient être produites en Europe. Mais cela ne suffira pas pour faire face à la force de frappe des marques chinoises selon Luca de Meo, CEO du groupe Renault. Selon le patron italien, les constructeurs européens devraient constituer une coalition à la manière d’Airbus en aéronautique pour maximiser leurs chances et réduire au maximum les coûts de développement et de production de voitures électriques accessibles.
Chaîne de valeur
Actuellement, Citroën a lancé la ë-C3 à 23.800 € et « made in Europe » - les cousines estampillées Fiat ou Opel arriveront sous peu - Renault a levé le voile sur la R5 E-Tech Electric dont les versions de base pourraient être vendues à moins de 25.000 € et annoncé la future Twingo électrique qui pourrait s’afficher à environ 20.000 €. De son côté, Volkswagen, Cupra et Skoda auront aussi droit à des modèles comparables, mais chacun travaille de son côté avec sa propre plateforme, ses propres batteries, ses propres fournisseurs. Pour Luca de Meo, le défi consisterait à créer une chaîne de valeur européenne qui inclurait les batteries, l’électronique et les moteurs électriques sur le Vieux Continent.
« L'objectif est de tout acheter – batteries, moteurs et électronique - en Europe à un prix compétitif. » (L. de Meo – CEO Groupe Renault)
L’exemple des kei cars
Outre la mise en place d’une chaîne de valeur européenne, Luca de Meo – également président de l’ACEA, l’Association des constructeurs européens d’automobile – prône une législation plus favorables aux petites voitures électriques, inspirée des kei cars japonaises. De tels modèles seraient plus pertinents dans les centres urbains européens. Dans le même ordre d’idées – la taille juste pour l’usage opportun – l’Italien suggère que l’UE adopte des mesures fiscales intelligentes telles qu’une réduction de la TVA sur les voitures électriques équipées d’une batterie de moins de 30 kWh ou de leur accorder le stationnement gratuit en zone urbaine.
Temps de réaction
Le dernier aspect sur lequel Luca de Meo insiste, en faveur d’un « Airbus » automobile, concerne le temps de développement. Un élément crucial face aux Chinois qui multiplient les marques, les modèles, les technologies à un rythme très soutenu. Alors qu’il fallait en général quatre ans pour passer du gel du concept, comprenez de la détermination du design définitif, à la production en série, ce délai a été ramené à trois ans pour la nouvelle R5 E-Tech Electric et devrait passer à deux ans pour la future Twingo électrique. En globalisant et mutualisant les phases de conception et de développement entre différents groupes, ces délais pourront encore être compressés et offriront aux marques européennes une plus grande réactivité face à la concurrence chinoise. Une donnée essentielle pour la voiture électrique s’agissant d’une technologie qui évolue nettement plus vite que le cycle de vie normal d’une voiture.
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