S’il n’est pas aussi frondeur et versatile qu’Elon Musk, Herbert Diess paie le prix de ses sorties médiatiques parfois houleuses et de son attitude trop tranchée et autoritaire avec les syndicats. Le conseil d’administration du Groupe Volkswagen l’a donc remercié et a nommé Oliver Blume pour lui succéder et amener un nouveau style de management, davantage orienté vers le consensus et le travail d’équipe. Cependant l’actuel patron de Porsche restera à la tête de la marque sportive en plus de ses fonctions aux commandes du groupe.
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Le retour du dialogue
Patron de Porsche depuis 2015, Oliver Blume deviendra donc le PDG du Groupe Volkswagen à partir du 1er septembre 2022. Primé pour ses résultats de haut vol à la tête de la division Porsche, Oliver Blume est reconnu pour sa capacité à ouvrir et maintenir le dialogue avec les travailleurs tout en n’hésitant pas à trancher si aucun consensus ne peut être trouvé. Voilà qui contraste avec l’attitude parfois « despotique » de Herbert Diess.
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En outre, Blume ne quittera pas ses fonctions à la tête de Porsche en prenant les commandes du Groupe Volkswagen. Il cumulera les deux postes, ce qui semble logique au vu de ses résultats qui ont fait de Porsche le constructeur le plus rentable en Allemagne et celui qui rapporte le plus au groupe.
Manœuvre politique
Toutefois, la nomination de Blume à la place de Diess s’apparente fortement à une manœuvre politique. Au-delà de l’irritation née de certaines déclarations tapageuses de Diess et des difficultés de ce dernier à travailler avec les organisations syndicales, il n’entrait pas dans les petits papiers des familles Porsche et Piech, principaux actionnaires de Porsche Automobile Holding SE, elle-même principal actionnaire du Groupe Volkswagen. Au contraire du patron de Porsche qui a su s’attirer leur confiance.
De la sorte, Porsche reprendrait la main ou serait renforcé dans les prises de décisions du groupe, dont le conseil d’administration reste très réfractaire à certaines réformes voulues par Diess et nécessaires pour permettre au groupe de rester compétitif.
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On peut s’interroger, enfin, quant à la cotation en bourse de ces deux entités – Porsche et Groupe Volkswagen – prévue dans un avenir proche. Avoir un seul et même dirigeant pour les deux entreprises risque de déplaire à certains investisseurs. Un constat qui pourrait retarder voire remettre en question l’introduction en bourse d’une ou des deux sociétés.
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