General Motors a décidé de se couper de sa branche européenne Opel. En sera-t-il de même pour Ford ? Certes, la marque vend beaucoup de véhicules sur notre continent, avec 1,56 million de modèles écoulés en 2017, soit une légère hausse de 1,4% par rapport à 2016. Ford Europe est également une grosse structure en taille, avec 54.000 travailleurs et 16 usines dans la région. Mais les affaires du constructeur n’y sont pas très rentables…
Des profits en baisse
Après avoir perdu 3,1 milliards de dollars en Europe entre 2011 et 2014, Ford retrouvait des couleurs en 2016, avec un bénéfice avant impôt de 1,6 milliard de dollars. Ce bénéfice est retombé à 234 millions en 2017, alors qu’il était de 7,5 milliards de dollars aux États-Unis l’an dernier. Vus sous un autre angle, les chiffres montrent que Ford gagne 75.000 $ par employé aux Etats-Unis contre… 4300 $ en Europe.
Faibles marges et effet Brexit
En 2016, Ford avait aussi indiqué sa volonté d’atteindre une marge opérationnelle comprise entre 6 et 8% à l’horizon 2021. Mais on est loin du compte : d’après Automotive News, la marge de Ford l’an dernier n’était que de 0,8%. Et cette année encore, plusieurs investissements pèseront sur les marges, comme le développement de la nouvelle Focus, dont la présentation est attendue dans quelques semaines.
Ford, dont la Grande-Bretagne est le principal marché européen, souffre aussi du Brexit, qui a fait chuter le cours de la Livre Sterling et donc gonfler le prix des voitures outre-Manche, où le marché est d’ailleurs en perte de vitesse. Ford estime que la baisse de la Livre a pesé pour 600 millions de dollars sur ses bénéfices l’an dernier. Et le spectre de taxes d’importation entre la Grande-Bretagne et l’Europe n’a rien de rassurant pour le constructeur, qui produit des moteurs en Grande-Bretagne à destination des usines du continent.
Quel avenir ?
« Ford ne semble pas avoir une activité viable en Europe actuellement », a déclaré en janvier Max Warburton, analyste au cabinet Bernstein Research, qui estime que Ford ne quittera sans doute pas l’Europe à court terme, mais que sa présence sur notre continent n’a pas de sens à longue échéance. Chez Ford, on ne semble pas être de cet avis : « nous sommes engagés en Europe et comptons bien y rester ». C’est ce qu’a déclaré à Automotive News Steve Armstrong, vice-président du groupe et président de Ford Europe. Et pour soigner les plaies de la société, les dirigeants comptent sabrer dans les coûts. Ford Europe a annoncé il y a deux ans vouloir se séparer d’environ 1.000 cols blancs pour économiser 200 millions de dollars. Le constructeur veut aussi augmenter ses marges en vendant davantage de SUV (petits et gros) ou de versions cross-over de modèles existants, comme la récente Fiesta Active. La gamme de produits pourrait aussi être réduite. Wait and see…
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