L’Union européenne a un problème de batterie et de matières premières pour mener à bien son objectif d’interdire en 2035 la vente de voitures neuves roulant à l’essence et au Diesel d’origine fossile. C’est en substance les grandes lignes d’un audit de la Cour des comptes européennes. L’organisme en charge du contrôle de la gestion financière de l’Union européenne se montre sceptique face au plan d’actions de la Commission européenne pour atteindre ses objectifs de neutralité carbone dans le transport. La compétitivité européenne pourrait souffrir d’un manque d’accès aux matériaux et du coût de production pour fabriquer les batteries. Cela forcerait les constructeurs automobiles européens à augmenter le prix de leurs voitures électriques, et donc perdre la main face aux modèles chinois ou américains.
Revoir ou reporter
La Cour des comptes européenne met en doute la capacité de l’Europe à produire les 1200 GWh nécessaires à l’autosuffisance en 2030. D’autant qu’à cette échéance, notre continent pourrait être confronté à une pénurie mondiale de matières premières. L’organisme estime qu’il est indispensable d’extrait les matériaux du sous-sol européen. Or, les délais de mise en exploitation des réserves de minéraux sont de plus de 12 ans. Voilà pourquoi, le rapport propose notamment de reporter la mise en œuvre de l’interdiction des voitures thermiques. À moins de conclure des accords de libre-échange avec, notamment, la Chine pour le lithium, le graphite, le nickel et le cobalt ; et avec le Congo RDC pour le cobalt. L’Europe serait alors tributaire des importations, au détriment de sa propre industrie et de sa souveraineté !
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Mal parti
Tout en louant la Commission pour son ambition en matière de neutralité carbone et pour sa politique industrielle pour les batteries, le rapport de la Cour des comptes européennes apparaît comme une douche froide. L’Europe se retrouve face à un défi qui pourrait la dépasser. En soi, l’U.E. n’est pas la seule à vouloir interdire les véhicules thermiques à carburant fossile. Le Royaume-Uni a fixé le curseur à 2030 pour les non-hybrides et 2035 pour les hybrides, par exemple. Cependant, nous sommes confrontés à deux obstacles majeurs : le manque de subventions (contrairement aux États-Unis par exemple) pour attirer les producteurs de batteries et la faible exploitation des ressources géologiques sur le continent européen, avec un risque de dépendance énergétique liée à l’importation.
Réagir
Aux yeux de la Cour des comptes, il est plus que temps de prendre les mesures nécessaires pour protéger l’industrie et l’économie de l’Union européenne, tout en réduisant les émissions. Le rapport est d’ailleurs clair à ce sujet. Il déplore un manque de suivi de la politique mise en œuvre, basé sur des données « parfois anciennes et lacunaires », et un défaut de coordination des aides publiques entre le niveau européen et les Etats membres « empêchant […] un ciblage adéquat ». Enfin, les autorités européennes ont oublié un des fondamentaux dans la mise en œuvre de leur objectif : fixer un calendrier avec des objectifs quantitatifs en matière de production.
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