Environnement / Umicar Imagine

L'Umicar Imagine va défendre la couleur de la Belgique lors du World Solar Challenge du 15 au 23 octobre 2011, en Australie. La course bisannuelle emmènera 30 équipages de Darwin à Adelaïde à travers le paysage australien pour un parcours de 3021 km. Pour éviter la mésaventure de 2009 avec l'Umicar Inspire contrainte à l'abandon après un accident alors qu'elle était deuxième; le team a engagé une pilote professionnelle, Vanina Ickx en l'occurrence. L'équipe compte aussi sur elle pour profiter de son sens de la trajectoire lors de l'épreuve de qualification sur le circuit de Darwin. Les 10 premiers classés posséderont un avantage lors du départ, celui d'être protégé de la circulation routière.

Le véhicule conçu cette année utilise des panneaux solaires avec des cellules en germanium plus performant que le silicium. La surface maximale autorisée avec ce type de matériau est de 3 m². Avec l'appui de la société Umicore, l'engin a une botte secrète : un système de concentrateurs. Il s'agit d'un ensemble de petits miroirs paraboliques chargés de capter la lumière solaire pour la concentrer sur les panneaux. De petits moteurs les commandent pour qu'ils soient parfaitement orientés vers l'astre du jour. Le but poursuivi est d'obtenir l'énergie équivalente à celle d'un panneau de 6 m².

Le moteur électrique a été pensé pour offrir le plus haut rendement possible. Il doit pouvoir emmener la voiture à plus de 100 km/h avec la puissance d'un fer à repasser. Celui de l'Umicar Imagine a un rendement supérieur à 98 % grâce à une nouvelle configuration capable de commander le champ magnétique. L'aérodynamique est l'autre composante essentielle. La forme de la voiture a été étudiée à l'aide de logiciels spécialisés et de tests en soufflerie. Pour mieux résister aux rafales de vent, responsables de l'abandon lors de l'édition précédente, l'équipe a aussi travaillé sur la stabilité. Avant de s'envoler pour l'Australie, le team fera des tests dynamiques sur la piste d'essai Ford à Lommel.

La difficulté de la course réside dans sa longueur, la promiscuité de l'habitacle, la chaleur et les rafales de vent sur les longues lignes droites traversant les zones désertiques. Les voitures ne peuvent rouler qu'entre 8 h et 17 h avec un arrêt obligatoire d'une demi-heure tous les 400 km pour le rechargement de la batterie d'appoint et le changement de pilote (Vanina Ickx sera secondée par deux autres membres de l'équipe pour le pilotage). L'endroit où la voiture solaire s'arrête après le délai autorisé, est marqué puisqu'il servira de point de départ après une nuit de bivouac à proximité. Le gagnant est tout simplement celui qui a réussi à parcourir les 3021 km le plus rapidement. Une voiture d'assistance suit chaque participant.

L'équipe est composée d'étudiants et de membres de la Haute École de Louvain (Leuven) Groep T. Ils ont aussi pu compter sur l'appui technique et relationnel du cosmonaute Franck De Winne, leur parrain. Ainsi que des aides technologiques et financières de nombreux partenaires belges et internationaux. L'objectif de l'équipe belge est clairement la victoire. En 2007, l'Umicar Infinity a d'ailleurs fini deuxième et c'était, en 2009, la place de l'Umicar Inspire avant son crash. Il est possible de suivre le team sur Internet (www.solarteam.be), sur les réseaux sociaux et dans une émission de téléréalité diffusé sur deux chaînes flamandes.