Des habitants de villages au nord du Portugal craignent de voir des mines de lithium polluer leur environnement et altérer le paysage et leur qualité de vie. Or, les enjeux — économique et écologique, car cette mine est destinée aux voitures électriques — sont tels que leur combat s’apparente à une lutte inégale. Le lithium utilisé dans l’industrie automobile est principalement extrait de gisements en Amérique du Sud (Bolivie, Chili et Argentine en tête), mais également d’Australie, de Chine, du Congo, des États-Unis et de Russie. Néanmoins, il y a des gisements de ce métal alcalin un peu partout dans le monde, dont le Portugal. Ce serait même le pays européen avec le plus de lithium exploitable, avec la Finlande. La prospection fait son chemin pour doter l’Europe de mines exploitables à une échelle industrielle.
Importante réserve européenne
Le Portugal ambitionne de devenir le premier fournisseur de lithium en Europe. Il a autorisé la société anglo-australienne Savannah Resources à faire des forages exploratoires dans le Nord du pays, à Covas do Barroso, en vue de l’installation d’une mine à ciel ouvert. Un travail que cette société effectue également en Finlande, au Mozambique et à Oman. Au Portugal, l’entreprise a obtenu une zone d’exploitation de 5,5 km de long sur 2,5 km de large (l’équivalent de 540 terrains de football) dans une région montagneuse avec une forêt de pins, à proximité de villages classés. Une situation géographique qui pousse plusieurs associations à monter au créneau pour empêcher l’ouverture de cette mine dès l’année prochaine. Alors que Savannah Resources estime qu’il y a là 20 millions de tonnes de minerai pouvant servir à la mobilité électrique.
Craintes
Les riverains et de nombreuses ONG craignent tout d’abord les impacts de l’extraction sur le sol et la forêt, car elle consomme beaucoup d’eau et d’énergie, asséchant le sol. De plus, les rejets de la mine peuvent polluer la rivière. Le travail minier, ses creusements et le mouvement des engins de chantier et des camions vont soulever énormément de poussières et microparticules, altérant la qualité de l’air des habitants. De plus, la proximité de la mine des habitations (800 m) provoquera des nuisances sonores puisque l’exploitation fonctionnera 24h/24, 7j/7. Enfin, il y a évidemment la perte d’une surface forestière importante et les risques que cela pourrait faire courir à la diversité biologique et à la faune sauvage dont les loups et les faucons.
Pétitions
Les habitants et les associations se sont organisés pour inciter le gouvernement portugais et les différentes autorités locales de ne pas autoriser cette exploitation minière. Plusieurs pétitions sont lancées en ligne. Les riverains jouent notamment sur leur capital environnemental puisque la région est reconnue et protégée par l’UNESCO en tant que patrimoine agricole mondial. La qualité de l’eau est également un argument en faveur de la protection de cette zone de toute exploitation minière. La société Savannah Resources, qui a déjà effectué 150 forages, n’entend évidemment pas céder. L’entreprise multiplie la communication autour de son projet. Elle se défend en donnant des informations sur des études qu’elle fait en matière de protection de l’environnement. Comme pour montrer le bien-fondé de son projet, elle n’hésite d’ailleurs pas à présenter une image de deux Tesla sur la page d’ouverture de son site.
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