Environnement / Le chrome bientôt banni de nos voitures

Depuis pare-chocs gargantuesques des belles américaines des années 50 jusqu’aux liserés et inserts délicats d’une Rolls-Royce ou Bentley modernes, le chrome est l’un des marqueurs principaux du « haut de gamme », récupéré par l’ensemble du marché automobile pour tenter de donner un peu de cachet à des modèles parfois plutôt ternes ou à vocation plus populaire. Pour autant, réduction des coûts et des émissions oblige, la mode du chrome s’estompe chez certains constructeurs, tels que Dacia. Cependant, l’Union européenne pourrait placer tout le monde sur un même pied en interdisant le chromage dès 2024 pour des raisons de santé publique.

Hautement cancérigène

Selon l’Union européenne, qui se base sur des études scientifiques bien entendu, la création du chrome hexavalent impliquerait de graves problèmes de santé. Cet élément est en effet hautement cancérigène et serait à l’origine de cancers chroniques du poumon. En cause, le processus de placage dont les émissions atmosphériques présenteraient une toxicité 500 fois supérieure à celle du Diesel. Et s’il existe des solutions pour réduire ces émissions spécifiques, elles nécessitent l’utilisation de PFAS (substances perfluoroalkyles et polyfluoroalkyles) qui permettent de les neutraliser partiellement mais s’avèrent hautement toxiques.

Quelles solutions de remplacement ?

Nous l’avons évoqué, Dacia a opté pour le blanc en remplacement du chrome sur ses nouveaux modèles. L’effet est certes différent, mais le rendu visuel reste concluant pour ce type de modèles. Pour sa part, Volkswagen veut remplacer le chrome dans les habitacles de ses modèles ID pour des raisons de durabilité tandis que Polestar annonce vouloir se passer de chrome également. Mais ce marqueur « haut de gamme » peut-il être remplacé facilement, à plus forte raison dans les modèles de luxe ? Une Rolls-Royce, une Bentley ou une Maybach peuvent-elles se passer de chrome sans perdre un peu de leur éclat ? Deux philosophies se dessinent : trouver une alternatives au rendu visuel similaire ou identique mais à l’impact sanitaire et écologique fortement réduit ou explorer de nouvelles voies et d’autres matériaux pour un luxe 2.0. Certains designers pensent au liège, au verre, au cristal ou à l'ardoise par exemple.

N.B. : bien entendu, cette interdiction du chrome ne concernerait pas que la seule industrie automobile mais serait généralisée. Cet article aborde uniquement l'aspect automobile eu égard à la vocation de notre média.