Toyota, Honda et Nissan se décarbonisent trop lentement, selon le guide environnemental automobile 2022 de Greenpeace. L'organisation environnementale a passé au crible les efforts en matière de CO2 des dix grands groupes automobiles et les résultats ne sont pas vraiment flatteurs pour les constructeurs japonais.
Autre surprise : tout en haut du classement, on trouve General Motors, suivi de Mercedes-Benz, puis du groupe Volkswagen qui complète le podium. Aujourd'hui, aucune marque n'obtient son score "cum laude".
Offensive électrique
L'étude exhaustive de Greenpeace porte sur la vente de véhicules électriques, l'élimination progressive du moteur à combustion interne, la décarbonisation de la chaîne d'approvisionnement, l'amélioration de l'efficience et l'utilisation efficace des ressources. Il s’agit de sa deuxième édition.
C'est surtout l'attitude ambiguë des marques japonaises à l'égard de la voiture électrique qui leur vaut un mauvais rapport. Alors que Nissan était autrefois un pionnier, il a perdu son élan et est maintenant "le plus lent à se développer" dans la catégorie des voitures rechargeables. Bien que Toyota ait annoncé une offensive électrique impressionnante, sa part reste pour l'instant "extrêmement faible" et inférieure à la moyenne.
Nul n'est épargné
Même si Greenpeace voit une amélioration à l'horizon de la part de Toyota, elle souligne également la lenteur de la décarbonisation de sa chaîne d'approvisionnement et son faible engagement dans la politique climatique, tant au niveau national qu'international. Idem pour Honda. On reproche même à cette marque (moins de 1% de ventes de VE) un manque inhérent de stratégie claire et d'objectifs concrets si elle veut réduire ses émissions de CO2 à tous les niveaux.
Le Japon est l'un des rares pays au monde où les hybrides - et donc les moteurs thermiques - sont inclus dans les voitures respectueuses de l'environnement après l'année charnière 2035. "Mais les hybrides sont dépassés", a déclaré un responsable de la campagne de Greenpeace Japon. À l'agence de presse Reuters, Toyota a répondu qu'elle mettait tout en œuvre pour proposer le plus grand nombre possible de modèles électriques et de groupes motopropulseurs dans le monde. Honda a déclaré qu'elle s'en tenait à son objectif précédemment annoncé d'être une entreprise neutre en carbone d'ici 2050.
Tout le monde a échoué
Selon Greenpeace, il n'y a pas vraiment de quoi se réjouir à l'autre bout du spectre. Personne ne parvient, selon l'organisation environnementale, à ce que nous limitions le réchauffement moyen de la planète à 1,5 degré. Le score le plus élevé est de 38,5 sur 100 (GM).
Par rapport à l'année dernière, Ford et le groupe Volkswagen ont progressé dans le classement, propulsés par les bonnes performances de vente de leurs gammes électriques. Renault, qui vend également un grand nombre de véhicules électriques, passe de la troisième à la sixième place en raison d'une chaîne d'approvisionnement à forte intensité de carbone et de l'absence d'un plan d'élimination progressive de ses modèles à moteur à combustion interne.
Même le leader de ce classement, General Motors, est sanctionné de mauvaises notes sur son rapport. Le groupe est invité à ne pas limiter ses ambitions sur le seul marché nord-américain.
Classement complet :
- General Motors (38,5)
- Mercedes-Benz (37,0)
- Volkswagen Group (33,3)
- Ford (23,5)
- Hyundai-Kia (22,5)
- Renault (20,3)
- Stellantis (19,3)
- Nissan (13,4)
- Honda (12,8)
- Toyota (10,0)
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