Durant le week-end du 28-29 mars en France et du vendredi 27 mars au samedi 28 mars en Belgique, les stations de mesures ont constaté une forte pollution aux particules fines PM10. Ainsi, le 27 mars, les capteurs flamands de l’IRCEL-CELINE (Cellule interrégionale pour l’environnement) ont enregistré une concentration moyenne de 58 µg/m³. Ce niveau est normalement synonyme d’alerte, car cela correspond au seuil de sensibilisation. Le 27 mars a d’ailleurs été un jour plutôt mauvais dans tout le pays avec une moyenne de 55 µg/m³ au niveau national dont 52 µg/m³ pour la Wallonie et, plutôt préservée, 40 µg/m³ à Bruxelles (données IRCELINE). Les résultats sont similaires pour les particules PM2,5.
Mauvais week-end
Les journées du 8 et du 9 avril ont également été chargées en particules fines avec une moyenne nationale de respectivement 44 et 43 µg/m³. Et la qualité générale de l’air (BelAQI) était moyenne à très médiocre avec des indices de 5 à 7 sur 10 selon les régions, 10 étant synonyme d’un air « exécrable ». Alors même que la plupart des voitures étaient au garage ou stationnées avec une chute du trafic automobile de 60 % selon le Centre flamand de la circulation (het Vlaams Verkeerscentrum). Durant le week-end de Pâques, avec des températures presque estivales, par contre, l’air était de bonne qualité (4 à 5 sur 10, selon l’indice BelAQI de l’IRCELINE).
La faute à qui ?
Certes, le trafic des voitures particulières et des motos n’a pas complètement disparu, surtout en semaine (alors que les pics ci-dessus ont été observés le week-end). De plus, toute une partie de l’économie et de l’industrie continue à fonctionner avec des poids lourds en circulation. Cependant, la baisse constatée du trafic des poids lourds est quand même de 20 %. La hausse des livraisons à domicile fait tourner les camionnettes sur nos routes. Mais pas au point d’être seule responsable de cette concentration de particules fines. En effet, en plus de la circulation, les raisons sont multiples : le chauffage, la météo, l’industrie, l’agriculture, le relief, etc. Pour les deux week-ends où l’air était médiocre, on peut pointer la météo, les épandages agricoles et le chauffage.
Haro sur le bois
Les Belges bloqués à la maison ont continué à chauffer leur domicile en journée fin mars début avril. Et comme de nombreuses maisons sont mal isolées, et que les énergies fossiles sont utilisées couramment, les rejets sont d’autant plus importants. Sans négliger ceux qui ont décidé de se consoler du confinement avec une soirée devant la cheminée au feu de bois. Or, le chauffage au bois, neutre en CO2, est une catastrophe en matière d’émissions de particules. Et comme il n’y a eu ni pluie ni vent pour emporter toutes ces poussières, elles stagnaient avec leurs particules. Mais le principal agent en cette période particulière, cela a été la fertilisation des champs ! Certes, il est probable que la situation eut été pire avec une circulation automobile à son niveau habituel et une industrie à plein régime.
Dioxyde d’azote
Le NO2 est un autre polluant attribué au trafic. Pourtant, la pluie avant le confinement a permis à la qualité de l’air d’être bonne. Cette qualité l’est restée après le confinement malgré des conditions climatiques ensoleillées avec peu de vent. Il y a toutefois eu quelques coups de chaud le 8 avril dernier, mais rien de très alarmant. En fait, la météo joue un rôle important dans la dispersion, l’accumulation et l’interaction des polluants. Dès lors, il faudra attendre encore quelques semaines pour voir le degré de l’éventuel bénéfice sur la qualité de l’air de la réduction drastique de la circulation en ville, mais aussi à la campagne et à proximité des autoroutes. Le Covid-19 nous donne en tout cas l’occasion de tester le réseau routier avec un taux d’utilisation très réduit. Un laboratoire unique pour valider ou non certaines observations de l’impact du trafic sur l’environnement.
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