Dans la situation actuelle du mix énergétique allemand, avec une forte production d’électricité à base de charbon, une voiture électrique ne peut jamais concurrencer un modèle CNG (GNV) en matière d’émissions de gaz à effet de serre. Avec de l’électricité 100 % renouvelable, l’automobile électrique peut se rattraper sur un cycle complet de vie, du puits à la route, selon une étude de l’ADAC (club automobile allemand) avec l’aide de l’institut Joanneum Research sur recommandation de la FIA (Fédération internationale de l’automobile). Cette recherche relativise aussi la diabolisation du Diesel.
Comme le Diesel
Le résultat de l’étude interpelle l’ADAC. En tenant compte de l’équivalent CO2 émis (CO2 + CH4 + N2O) à la fabrication, la voiture électrique (comme la voiture hydrogène à piles à combustible) part avec un désavantage (10 tonnes au lieu de 5 tonnes) qu’elle est censée effacer durant son utilisation. Or, en Allemagne, le mix énergétique ne lui permettrait pas de le faire. À cause du charbon utilisé pour la production d’électricité, une voiture électrique devrait rouler durant 219.000 km avant d’être plus vertueuse d’une voiture à moteur Diesel équivalente ! Pour réussir à être plus « verte » en matière de réchauffement climatique, la voiture électrique doit utiliser de l’électricité produite soit par le nucléaire (comme en France), soit par des énergies 100 % renouvelables. Dans ce dernier cas, elle reprend le lead sur le Diesel après 40.500 km. Logique même s’il faut pointer le vrai problème : les décisions en matière de production énergétique des autorités allemandes.
CNG grand gagnant
Plutôt que le Diesel (gazole B7), c’est le CNG qui serait la meilleure solution avec le mix énergétique allemand. En effet, l’étude a montré que la voiture électrique ne pourra jamais rattraper son retard avant d’atteindre 225.000 km ! Dans le cadre d’une utilisation d’électricité totalement renouvelable, le CNG ne sera rattrapé qu’après 48.000 km. Une situation théorique bien loin de la situation actuelle et à moyen terme. Le gaz naturel se présente donc comme la meilleure solution pour la décennie à venir, pourtant elle n’est guère mise en avant par les autorités publiques et le monde politique. De plus, peu de constructeurs semblent s’y intéresser alors que l’offre de stations CNG augmente un peu partout en Europe et que ce carburant contribue à réduire les émissions anthropiques de CO2. Notez que le groupe Volkswagen – allemand rappelons-le – est très actif afin de populariser le gaz naturel pour véhicules.
Essence et hydrogène
L’étude a également pris en compte l’essence (E5) et l’hydrogène. L’E5 est plus intéressante que l’électrique en matière de gaz à effet de serre jusqu’à 127.500 km avec le mix allemand et 37.500 km avec de l’électricité 100 % verte. Pour l’hydrogène, le bilan est globalement similaire à celui d’une voiture électrique et dépend fortement du type de production d’H2. Cette étude de l’ADAC montre — une fois de plus — que la prétendue vertu écologique d’une voiture doit être prise dans sa globalité et qu’elle dépend d’énormément de facteurs externes. Et que les choix politiques ne sont peut-être pas toujours les plus éco-efficaces.
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