À la base de cette idée, point de délire d’alchimistes en herbe, mais le fruit d’une réflexion scientifique proposée par des chercheurs de l’EPFL de Lausanne, dont les travaux ont été publiés dans la revue spécialisée « Frontiers in energy research ». Le postulat de départ consiste à récupérer le CO2 émis par le moteur pour le stocker sous forme liquide puis le convertir en carburant renouvelable à l’aide d’énergie durable.
CO2 vertueux
Selon l’équipe de recherche, 90 % du CO2 généré pourrait ainsi être recyclé, en étant capturé directement dans le pot d’échappement via des matériaux absorbants à base de metal-organic frameworks (MOFs) qui permettent de séparer le CO2 des autres gaz (azote et oxgène). Une fois le matériau absorbant saturé en CO2, il est chauffé pour extraire le dioxyde de carbone pur qui sera rendu liquide par compression via des turbos exploitant la chaleur du moteur (développés par le laboratoire de Jürg Schiffmann de l’EPFL de Neuchâtel). Le CO2 serait alors stocké à bord du véhicule.
Surplombant la cabine du conducteur, ce dispositif à l’encombrement limité (2 m x 0,9 m x 1,2 m) ne représenterait pas plus de 7 % de la charge utile (charge transportable) du véhicule. Stocké dans un réservoir embarqué, le CO2 liquide pourrait être récolté en station-service pour ensuite être transformé en carburant, en utilisant de l’électricité verte. Selon les calculs des chercheurs, 1 kg de carburant consommé permettrait de générer 3 kg de CO2 liquide.
Écologique et économique
Pour atteindre la neutralité carbone, les véhicules pourraient utiliser du carburant produit à partir de la biomasse, cet aspect devant encore être développé. Un tel système pourrait être appliqué à un panel plus large de moyens de transport. Outre les camions de fret, les cars et même les bateaux en permettraient l’exploitation. Ce projet pourrait équiper les flottes de transport actuelles. Un argument financier majeur et favorisant le « recyclage » des camions déjà en circulation, dans une forme d’économie circulaire propice sur les plans écologique et économique.
Encore au stade préliminaire, cette étude nécessiterait plusieurs années de tests pratiques et de développement pour pouvoir être appliquée concrètement. Cependant, l’EPFL travaille déjà à la construction d’un prototype et, en cas de résultats concluants, pourrait contribuer à l’objectif de réduction des émissions liées aux transports.
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