Lorsque les décideurs politiques décident de faire passer une zone de circulation à 30 km/h au lieu de 50 km/h, ils le justifient généralement par une volonté d’améliorer la sécurité et de diminuer la pollution et les émissions de gaz à effet de serre. Un second point qui est régulièrement battu en brèche par des études d’incidence. La dernière en date, menée par le CEREMA, un organisme français reconnu, démontre clairement que la vérité est toute autre.
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Moteur froid ou chaud
L’étude menée par le CEREMA – organisme d’intérêt public français – visait à évaluer les facteurs d’influence sur le taux d’émissions de gaz à effet de serre et de pollution de l’air. Parmi les facteurs considérés, les principaux sont la vitesse, la consommation de carburant et les conditions de circulation (pente, véhicule chargé ou non, démarrage à froid ou non, etc.).
Il ressort que le niveau des émissions de CO2 (gaz à effet de serre) et de particules (NOx et PM10) sont très faibles à une vitesse stabilisée de 70 km/h. Dans le cas d’une évolution à 30 km/h, le principal facteur aggravant relève de la température du moteur. En cas de moteur « à froid », les émissions excédentaires s’élèvent à 25 % de plus pour le CO2 en raison de la surconsommation directement liée au fait que le moteur soit davantage « en charge » à très basse vitesse car le rapport engagé à une démultiplication plus courte. L’augmentation est encore de 20 % pour les NOx quand le moteur est à froid.
Concrètement l’étude indique donc que le trafic à basse vitesse entraîne une pollution supplémentaire, à plus forte raison en cas de congestion ou d’utilisation d’un moteur encore froid.
Quelles solutions ?
Pour le CEREMA, si la stratégie de limitation de la vitesse à 30 km/h doit se généraliser, cela aura un impact négatif sur la qualité de l’air et donc sur la santé de la population. Des solutions existent avec une diminution et/ou une modification du parc roulant. En effet, avec moins de véhicules en circulation, le niveau de pollution diminuera de manière proportionnelle sur base d’une répartition des types de motorisation identique.
C’est là que le deuxième facteur pouvant influencer positivement le niveau de pollution de l’air et d’émission de gaz à effet de serre intervient. Le passage à une mobilité électrique pourrait représenter un pas en avant important. « Pourrait », au conditionnel donc, car le CEREMA émet cependant des réserves. Pour le centre d’études, avant d’affirmer qu’il s’agirait de la solution miracle, il faudra établir de manière concrète et vérifiée que les voitures électriques présentent un bilan carbone sur leur durée de vie complète – de la production au recyclage) plus avantageux que celui des modèles à moteur à thermique (hybride ou non).
Que faut-il en penser ?
De manière générale, cette étude réalisée par un organisme sérieux et reconnu en France tend à démontrer que derrière les discours démagogiques bien rôdés de nos représentants politiques se cache une réalité moins « verte » et vertueuse.
Peut-être qu’imposer le 30 km/h au lieu de 50 km/h aide à diminuer les accidents de circulation et évite de devoir « éduquer » les usagers faibles à une circulation intelligente et responsable, mais cela impose des contraintes évidentes et désormais corroborées par des études dignes de respect en matière de pollution de l’air et d’émission de gaz à effet de serre, mettant à mal les arguments « écologique » et « sanitaire » avancés par les décideurs. Sans compter les effets néfastes sur la pollution sonore ou le stress au volant…
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