Porté par le Ministre régional de l’Environnement, Carlo Di Antonio (cdH), le décret qui fixe le cadre pour autoriser les communes et villes à décréter des zones de basses émissions (LEZ) a été avalisé par le parlement ce mardi 15 janvier 2018. Concrètement, cela signifie que les communes wallonnes pourront instaurer, de leur propre chef, de manière permanente ou ponctuelle, une ou plusieurs LEZ sur leur territoire. De ce fait, les villes seront donc libres de mettre en place des restrictions de circulation, par exemple lorsque les pics de pollution sont dépassés. Cela signifie aussi que certaines zones entières pourront aussi être fermées à la circulation de manière définitive.
Droit régional
De son côté, la Wallonie s’octroie aussi le droit de décréter momentanément toute la Région comme une zone basses émissions. Cette application serait notamment effective lorsque les seuils d’alerte sont atteints ou que des pics de pollution sont mesurés. Notons que, en dehors de la liberté donnée aux villes et communes, la Wallonie ne fait que s’octroyer un droit que la Région bruxelloise exerce déjà depuis 2017.
Quelles voitures interdites
Cela dit, le parallèle avec la Région bruxelloise s’arrête là. Car Bruxelles a déjà fixé clairement quelles voitures seront encore admises et lesquelles ne le seront pas. Or en Wallonie, le flou est total. On ignore donc totalement ce qu’interdiront ces futures zones basses émissions. Une piste vraisemblable : le cadre créé ici a toutes les chances de supporter à terme les autres mesures prévues par le ministre Di Antonio dont la plus que probable interdiction de circulation des voitures Euro 4 et antérieures à partir du 1er janvier 2026. Dans ces conditions, la Wallonie passerait alors sous le statut de LEZ pour ces véhicules plus polluants. Les autres plus récents pourraient alors continuer à circuler librement jusqu’aux échéances suivantes (2030 notamment).
Levée de bouclier inattendu
Curiosité toutefois : si le vote du décret a rassemblé une majorité, PS et Ecolo se sont abstenus. Mais pour des raisons très différentes. Ainsi, s’agissant d’une mesure à vocation écologique, tout de même, l’abstention d’Ecolo peut surprendre. Mais Philippe Henry (Ecolo) se justifie et explique que ce dispositif ne permet pas « de changer de paradigme » et « de travailler sur la réduction des kilomètres parcourus en voiture, comme il le faudrait pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre ». En outre, Philippe Henry pointe « un décret déconnecté en l'absence de réforme de la fiscalité automobile ». Car comme nous vous en parlions, une Commission est actuellement chargée de mettre au point une nouvelle fiscalité automobile. Et il serait évidemment intelligent d’intégrer tous les paramètres de la mobilité dans un seul document, cohérent et de préférence aussi en concertation avec les autres régions pour aboutir à une formule simplement viable pour le citoyen.
Inégalités sociales pour le PS
Ce son côté, le PS motive son abstention en estimant que ce système créera des inégalités sociales et qu’il faudra alors des mesures de soutien au citoyen. C’est une position, mais qui demande réflexion. En effet, sommes-ils certains que chacun et chacune (la collectivité donc) acceptent de payer pour ceux qui achètent de nouvelles voitures ? Pas sûr... Et plutôt que de redévelopper un parc automobile qui vieillira de toute façon, ne serait-il pas plus utile d’investir cet argent dans des solutions alternatives (transports en commun, multimodalité…) et le développement des infrastructures qui seront nécessaires demain pour les voitures électriques par exemple ?
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