Le concept
En 2017, la production est en effet montée à 52.000 unités. Le Levante de prendre à son compte 50% des ventes mondiales, pour 35% à la Ghibli, 10% à la Quattroporte et 5% aux GranTurismo/GranCabrio. Eh oui, aujourd’hui, en dehors du SUV, point de salut, y compris même pour les marques les plus connotées sportivement. Lamborghini y est venu il y a peu et Ferrari, comme Aston Martin, attendent leur tour. C’est comme ça. Et puis après tout tant mieux si ça permet à une marque historique comme Maserati de continuer à vivre, à croître et envisager les tournants qui s’annoncent vers l’électrique et l’hybride avec enfin un peu de moyens. En attendant un imminent SUV plus compact, attendu vers le milieu de l’année prochaine, destiné à venir chatouiller le Porsche Macan. Bref, la machine semble en marche. Mais en attendant, il faut se satisfaire d’évolutions de détails sur la gamme Levante existante.
Ce qui change
En marge en effet des présentations récentes des Levante Trofeo au salon de New-York et GTS au dernier Festival of Speed de Goodwood (voir encadré), le Levante de base et sa déclinaison S bénéficient de quelques retouches pour le millésime 2019. Rien de fondamental, les ensembles mécaniques (moteur – boîte – suspension) restent inchangés. Le V6 biturbo de 3 litres, conforme à Euro 6c bien sûr, se décline en l’occurrence toujours en version 350 ch/500 Nm pour le Levante et 430 ch/580 Nm (500 en mode « Normal ») pour le S. Parallèlement à ces deux mécaniques « nobles » (ne serait-ce que parce qu’elles ont été développées en partenariat avec Ferrari…), le Diesel VM Motori de litres est lui aussi reconduit, avec ses 275 ch/600 Nm. « Grosse » nouveauté en revanche pour la boîte automatique ZF 8 rapports commune à ces 3 versions; elle bénéficie d’un levier redessiné ! Par ailleurs, la transmission intégrale Q4 est évidemment toujours de la partie. En temps normal, elle envoie 100% du couple vers les seules roues arrière, le coupleur central électronique chargeant les roues avant en cas de débordement, dans des proportions variables jusqu’à 50/50, en fonction du mode de conduite et des conditions rencontrées. L’ensemble reste complété de série d’un différentiel arrière autobloquant (25% en retenue ; 35% sous charge) ainsi que d’une répartition vectorielle de couple via les freins arrière, actif en mode Sport.
Comment ça roule ?
Qu’il s’agisse de la version GranSport ou GranLusso qui ne se distinguent d’ailleurs que par des éléments cosmétiques extérieurs (boucliers avant, arrière, diffuseur, becquet de toit…), une ambiance intérieure spécifique ou encore des sièges plus enveloppants pour le premier, le Levante (S) reste un SUV dynamique à conduire, «responsive» comme disent les… Italiens et exubérant, ne serait-ce que par la sonorité émise par le V6. Enfin ; ceux à essence. Le Diesel, bien insonorisé à régime constant, se fait encore entendre lors des phases transitoires, notamment sous charge. La suspension pneumatique associée aux amortisseurs pilotés procure tantôt un toucher de route délicat, appréciable en usage courant car confortable, tantôt plus précis, communicatif, maîtrisant bien les mouvements de caisse parasites, ce qui sur un SUV, n’est jamais gagné ! Le sous-virage typique d’un engin pesant, au centre de gravité haut perché est suffisamment retardé pour permettre au train avant de morde dans les courbes sans trop rapidement saturer, ce qui amène de facto un certain dynamisme dans la conduite. Même si en l’occurrence, une berline basse et plus légère (ou mieux ; un coupé), équipée des mêmes ingrédients, ferait en toute logique beaucoup mieux. Mais c’est un autre débat.
Budget
Les tarifs s’étendent de 76.000 € jusqu’à 105.800 €, une fourchette similaire à celle des concurrents du secteur de puissance équivalente type Porsche Cayenne. Notons tout de même que le Levante est un moins habitable et pratique que le SUV allemand. Maserati est sur le point de monter en gamme avec l’introduction des variantes Trofeo (590 ch) et GTS (550 ch) qui se mesureront aux versions GTS et Turbo de la Porsche.
Verdict
Soyons honnête, les évolutions apportées à la gamme Levante 2019 sont mineures et exclusivement cosmétiques, excepté pour une connectivité revue et les phares full LED Matrix qui font leur apparition. Les ensembles mécanique n’évoluent pas et l’opération a juste pour but de faire parler de soi et de faire patienter jusqu’aux vraies nouveautés de l’année prochaine : les versions Trofeo et GTS, ainsi que le SUV compact, déjà positionné comme un rival du Macan. Les convoyeurs attendent, donc…
- SUV de caractère
- Châssis conciliant et précis
- Accord moteur/boîte
- Remises à jour timides
- Qualité perçue perfectible
- Consommation et CO2 pénalisants
Dans cet article : Maserati, Maserati Levante
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