Premier essai / Skoda Kodiaq RS (2025) - Le SUV familial sous stéroïdes

Pour ceux qui ne s’en souviendraient pas – nous avons nous-mêmes dû chercher loin – un petit rappel s’impose: le précédent Skoda Kodiaq avait aussi droit à une variante RS. À l’origine, cette variante était équipée d’un 2 litres Diesel, mais ce TDI de 240 ch avait été remplacé lors du restylage par un 2.0 TSI.

Pourtant, avec 245 ch, ce moteur suralimenté à essence n’était pas franchement plus puissant que son prédécesseur. Ni même significativement meilleur en termes de conduite. Et même moins généreux en couple. Il correspondait simplement mieux à l’air du temps, sans plus ni moins.

Autant dire que cette transition vers l’essence nous avait laissé un peu frustrés, les attentes légitimes qu’implique un badge RS n’étant que partiellement satisfaites, rendant de surcroît difficilement justifiable le surcoût demandé. 

Cette fois, Skoda a-t-il trouvé la recette idéale dès le premier coup?

Design Skoda Kodiaq RS

Le changement ne viendra clairement pas de l’esthétique. Là encore, il faut y regarder à deux fois pour distinguer la version RS d’un Kodiaq Sportline classique. Les indices sont toutefois présents: plusieurs accents noirs sur les rétros, sur la calandre, sur les barres de toit, sur le montant D et enfin sur le monogramme sur le hayon. Ou plus simplement, vous pouvez repérer les badges RS sur la calandre et à l’arrière. 

L’ambiance sportive est complétée par de grandes jantes de 20’’, des étriers de frein rouges et des sorties d’échappement chromées visibles sous le bouclier arrière. Mais ces éléments restent avant tout esthétiques et ne transforment pas le Kodiaq en véritable athlète.

Habitacle Skoda Kodiaq RS

À l’intérieur, la même approche est conservée. Certes, les sièges baquets et les surpiqûres rouges apportent une touche sportive, mais dans l’ensemble, la Kodiaq RS reste avant tout… une Kodiaq. Ce qui n’a rien de péjoratif en soi: en tant que version haut de gamme, elle bénéficie d’un équipement de série très généreux.

Citons par exemple le système audio Canton ou encore les phares LED matriciels. Les options supplémentaires se limitent à une sellerie en similicuir plus élégante et quelques finitions distinctives. Malgré un manque de sportivité accrue, cette version offre donc un excellent rapport équipement/prix.

Spécifications et performances Skoda Kodiaq RS

Comme l’ancienne Kodiaq RS avait repris le moteur de l’Octavia RS de l’époque, la version actuelle hérite du même moteur que l’Octavia RS restylée. Le célèbre bloc «EA888» a toutefois bénéficié de quelques améliorations: nouveaux revêtements de pistons, joint de vilebrequin revu, carter modifié, collecteur d’échappement redessiné et un nouveau système d’allumage. Le but recherché étant de réduire les frictions internes. Résultat: un 4-cylindres plus efficace, avec 20 ch supplémentaires. 

Le moteur EA888 sous le capot a été légèrement modernisé, offrant 20 chevaux supplémentaires.

Sur la Kodiaq, le 2.0 litres développe ainsi 265 ch et 400 Nm (contre 370 Nm pour l’Octavia RS). Grâce à la transmission intégrale – un privilège du Kodiaq – le SUV accélère de 0 à 100 km/h en 6,3 s, soit un dixième de seconde plus vite que l’Octavia à cinq portes. Par rapport à la génération précédente, le gain est de 0,2 s. Totalement insignifiant, donc… Mais en pratique, cette nouvelle Kodiaq RS semble nettement plus dynamique. Son rugissement à l’accélération est en effet bien plus convaincant qu’auparavant.

Alors que la précédente génération utilisait un son artificiel diffusé dans les haut-parleurs, cette fois-ci, un échappement avec chambre de résonance génère une sonorité grave et authentique qui mérite des éloges. 

Conduite et confort Skoda Kodiaq RS

Autre point notable: les amortisseurs adaptatifs parviennent à contenir efficacement le roulis de cette imposante machine de plus de 1,8 tonne. L’ajout d’une deuxième soupape permet d’ajuster indépendamment la compression et la détente, offrant ainsi une plus grande amplitude entre les différents modes de conduite.

En mode Sport, le comportement routier s’améliore nettement, tandis qu’en mode Confort, le RS absorbe les irrégularités de la route avec douceur. Une belle synthèse, donc...

Ceux qui espéraient pouvoir prendre le Kodiaq RS pour une journée sur circuit seront déçus.

Si vous espériez que la Kodiaq RS puisse, comme l’Octavia éventuellement s’aventurer sur circuit, vous serez en l’occurrence déçus car malgré les évolutions, il reste difficile de maîtriser correctement un véhicule aussi imposant et lourd à haute vitesse. 

La masse importante est aussi la raison pour laquelle la version sept places est équipée de série d’étriers de frein à deux pistons, contre un seul pour la version cinq places. Ce modèle sept places bénéficie également d’une capacité de remorquage augmentée, passant de 2 à 2,5 tonnes. Un poids supplémentaire qui, une fois en mouvement, exige une puissance de freinage à la hauteur.

Prix Skoda Kodiaq RS

Si nous avions été désagréablement surpris par le fait que l’ancienne Kodiaq RS dépassait allègrement les 60.000 €, nous sommes plus indulgents cette fois avec le prix de départ actuel. Avec un tarif de 64.900 euros, l’augmentation reste modérée, surtout compte tenu de l’équipement de série très complet. 

OVERZICHT Alle versies van de Skoda Kodiaq en hun Belgische prijzen

Toutefois, ce prix place ce modèle hors de portée de nombreux acheteurs particuliers. D’un autre côté, son coût fiscal élevé limite son intérêt pour une diffusion sur le marché fleet, sauf pour les passionnés de la gamme RS.

Verdict Skoda Kodiaq RS

Bien qu’elle soit plus puissante et plus sonore, la plus sportive des Kodiaq n’est pas devenue pour autant une vraie RS. Sa garde au sol trop élevée, sa masse et ses compromis l’en empêchent. Il s’agit plutôt d’un RS light, capable d’alterner entre vitesse soutenue sur l’Autobahn et conduite dynamique sur route sinueuse, tout en offrant un confort haut de gamme et un espace intérieur gigantesque. Alors, pourquoi pas ?