Concept
Comme toutes les A3 « classiques », l’Audi RS3 a d’abord été restylée. Nouveaux boucliers, nouvelles optiques de phares ciselées et calandre remaniée soulignent le caractère sportif de cette compacte au sang chaud, la plus puissante jamais disponible dans le catalogue d’Ingolstadt. Mais les hommes aux anneaux ne se sont pas arrêtés là. Poussé à bout par Mercedes, qui décochait fin 2015 une A45 AMG affublée de 381 ch, les ingénieurs ont profité de l’occasion pour remettre la mécanique de l’engin au gout du jour. De 367 ch à l’origine, le 2.5 turbo passe aujourd’hui à 400 ch… et perd même au passage 26 kg. Un double bon point pour Audi !
- Caractère, sonorité typique du 5 cylindres
- Performances de haut vol
- Polyvalence, confort préservé
- Commande de boîte dans le mauvais sens
- Maintien latéral des sièges perfectible
- Toujours beaucoup d’options (chères)
Ce qui change
Le 5 cylindres en ligne a bien évidemment gardé ses cotes d’origines (2.480 cc) mais il a été profondément remanié. Le bloc auparavant moulé dans la fonte est désormais construit en aluminium (-18 kg) et accueille un vilebrequin aminci et percé ( -1 kg), tandis que le carter d’huile passe de l’aluminium au magnésium. Pour améliorer le rendement, la distribution a aussi été peaufinée. Les arbres à cames d’admission et d’échappement sont aujourd’hui ajustables sur 24° tandis que le système de levée variable des soupapes (Valvelift) cher à Audi est conservé pour mieux réguler la suralimentation. Le gain en puissance est quant à lui obtenu par l’emploi d’un plus gros turbo, capable de souffler jusqu’à 1,35 bar dans les cylindres. Au final, la RS3 revendique aujourd’hui 400 ch de 5.850 à 7.000 tr/min et 480 Nm de 1.700 à 5.850 tr/min. Pour le reste, la boîte robotisée S tronic à 7 rapports et la transmission quattro (via un coupleur multidisques électro hydraulique) restent bien évidemment de la partie, pour transmettre sans soucis l’énorme potentiel de la mécanique à la route.
Comment ça roule ?
La mise à feu du moteur met immédiatement dans le ton. Le son ronflant et profond des cinq pistons qui s’activent en cœur dans l’échappement (revu lui aussi) suggèrent force et vigueur tandis que la RS3 piaffe dans les starting-blocks. Launch Control engagé, la demoiselle abat désormais le 0 à 100 km/h en 4,1 s – soit 0,2 s plus rapide qu’avant – et vous claque la nuque au dossier à chaque changement de rapport. Pour le plaisir, et même si la boîte gère parfaitement l’égrenage des rapports en mode Sport automatique, on joue des palettes et du levier… Dommage que ce dernier bascule toujours à l’opposé de ce qui se pratique en compétition (pousser pour monter, tirer pour descendre, soit les mouvements opposés à ceux du corps). Côté comportement, la RS3 reste d’une efficacité bluffante tandis que son équilibre légèrement survireur au levé de pied invite à l’engagement. Rien à redire non plus sur la motricité, intraitable et toujours très rassurante sur les revêtement glissants ou sales, comme sur les routes de la péninsule arabique où ce test s’est déroulé. Et puis, quel panard d’écouter glouglouter ce demi V10 comme un beau diable, de l’emmener vers la zone rouge sans modération et de se surprendre à balancer le châssis en entrée de courbe pour mieux ressortir, gaz en grand !
Budget/équipement
Audi ne fait généralement pas de cadeau. Comptez désormais 56.000 € pour une RS3 Sportback, soit environ 2.000 € de plus qu’avant. D’abord voulue pour les marchés de l’Est et les Etats-Unis, la RS3 berline (ou 3 volumes) fait aussi son apparition au catalogue, moyennant rallonge de 1.400 €. Reste enfin la liste d’options, comme souvent chez Audi, particulièrement fournie et dont le tarif reste à préciser. Pour les amateurs de vraies performances, on conseillera toujours les freins en carbone/céramique (disques avant de plus grand diamètre et étriers fixes à 8 pistons), nettement plus résistants. Dommage par contre qu’Audi n’ait pas profité de cette remise à niveau pour soigner le maintien la latéral de ses sièges (baquets) à l’avant, toujours un peu trop larges au niveau des épaules.
Les concurrentes
On l’a dit d’entrée de jeu, c’est sans doute pour contrer la suprématie de la Mercedes A45 AMG qu’Audi a remis sa RS3 sur le métier. La compacte aux anneaux reprend dès lors la couronne dans le clan très select des hothatches à tendance premium. Qui la lui retirera ?
Notre verdict
Piqué au vif par son rival à l’étoile, Audi riposte avec une RS3 regonflée à bloc ! Bien sûr, les 33 ch rapportés ne transfigurent pas littéralement le caractère bouillant de cette super sportive mais ils le subliment en apportant une petite dose d’explosivité supplémentaire. La reine des hothatches, c’est de nouveau elle !
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