Le concept
Les voitures électriques vont pousser comme des champignons dans les mois et années à venir. La raison : la nécessité de répondre à des contraintes CO2 nettement durcies par la Commission européenne à l’horizon 2025, puis 2030 – avec des objectifs de respectivement - 15 et - 37,5% par rapport aux taux WLTP qui seront fixés au 1er janvier 2021. Rien d’étonnant à ce que DS lance coup sur coup le DS 3 Crossback E-Tense et, d’ici un petit mois, le DS7 Crossback PHEV. Pour être honnête, on les a à peine vus venir ces deux-là. PSA a donc œuvré avec beaucoup de rapidité, surtout pour la DS3 Crossback qui est 100% électrique.
Ce qui change
Plus que jamais, le DS3 Crossback E-Tense joue la carte de la raison. De par son gabarit et son genre d’une part puisque le succès des SUV compacts ne se dément pas et, d’autre part, par sa batterie qui reste raisonnable. Sa capacité énergétique atteint un total de 50 kWh. Le pack est disposé sous les sièges avant et arrière de façon à ne pas empiéter sur les caves à pied ni sur le coffre qui conserve une contenance identique à celui des DS3 Crossback thermiques (350 l). Bien vu ! Certes, l’habitabilité arrière n’est toujours pas le point fort de ce petit SUV, mais dans l’optique d’une seconde voiture pour les courts et moyens déplacements, plus ce serait trop.
Avec 50 kWh, DS avance une autonomie de 320 km selon le cycle WLTP. Ce n’est déjà pas mal et il n’est pas question pour DS d’offrir un pack plus important. Dès lors, pour assurer la polyvalence, DS a préféré investir dans les technologies de recharge qui sont ici plutôt rapides. La voiture embarque en effet deux chargeurs de série, un pour le courant alternatif de 7,4 kW et un autre de 100 kW pour le courant continu. Dans ce dernier cas de figure, la puissance atteinte en pic (et bien réelle puisque l’ampérage du pack atteint les 250 Ah) permet de régénérer 80% de l’autonomie en 30 minutes (soit 250 km WLTP). Le temps de boire un café et de repartir les jambes dégourdies. Moyennant rallonge, DS va encore plus loin en proposant un chargeur AC de 11 kW (au lieu de 7,4 kW), ce qui permet aussi d’optimiser le temps de recharge.
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La puissance du moteur électrique (Continental) est variable et fonction du mode de conduite. Le mode Sport est le seul à aligner les 136 ch (100 kW) alors que le mode Normal peut compter sur 110 ch (80 kW) et le mode Eco sur 80 ch (60 kW) afin d’optimiser l’autonomie. Les prestations sont correctes dans l’ensemble avec une accélération annoncée à 8,7 s sur le 0-100 km/h.
Comment ça roule
Avec un couple délivré dès 0 tr/min, le DS3 Crossback ne souffre pas de sa puissance limitée sur les modes Normal et Eco. En revanche, hors des remparts urbains, la différence de puissance est bien sentie. L’ensemble se montre toutefois cohérent dans le sens où il ne verse dans aucun excès. La preuve : les remontées de couple ou les situations de figeage du volant sous forte charge sont réduites et elles sont en tous cas bien moins marquées que chez certains concurrents. Autre bon point : le freinage qui bénéfice d’un toucher de pédale parfaitement naturel, et ce malgré le système de régénération au lever de pied. Cette dernière fonction peut atteindre la puissance max de 50 kW par l’intermédiaire du mode « Brake » accessible depuis le coulisseau au plancher (on tire vers l’arrière pour l’enclencher). Cette cinématique est sans doute un peu contraignante et on aurait préféré que DS propose cette fonctionnalité avec plusieurs paliers et via des palettes au volant, voire comme sur la dernière Porsche Taycan, par le biais d’un interrupteur au volant. Ça aurait été plus simple et aussi plus efficace pour s’adapter à chaque topographie. Or là, c’est un peu une sensation de « on/off » qui domine.
Côté routier, ce Crossack E-Tense convainc. Et en confort aussi puisqu’il s’affranchit totalement du bruit et des vibrations d’un groupe motopropulseur thermique. Voilà qui rend la conduite plus zen. Et silencieuse grâce à une isolation acoustique particulièrement soignée à toutes les autres sources de bruit.
Budget
Facturée 37.700 € dans sa version de base, le DS3 Crossback E-Tense n’est certes pas donné, mais il se fond dans l’offre concurrente avec l’avantage d’un design singulier et d’une finition chic. Cela dit, il ne faut en outre pas s’arrêter au seul prix de vente. Car c’est le TCO ou coût total d’utilisation qu’il faut considérer. Or, on sait aujourd’hui qu’au prix actuel du kWh, le véhicule électrique est plus intéressant de 10 à 15%, car il ne consomme de surcroît ni huile, ni filtre et moins de freins. En outre, sa valeur résiduelle grimpe chaque année, le marché en étant de plus en plus friand.
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Notre verdict
Avec le DS3 Crossback E-Tense, DS met à la route un produit cohérent qui éviter de verser dans les excès et les caricatures. En optant pour un pack de batterie raisonnable, ce SUV compact réalise une belle synthèse, d’autant qu’il peut miser sur une technologie de recharge suffisamment rapide pour réduire les désavantages typiques des véhicules électriques.
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