Concept BMW M 1000 R
La BMW M 1000 R a des ailerons, un moteur de 210 ch, un mode Race, et même un système d'assistance au freinage. Et ce n'est que la partie émergée de l'iceberg technologique, car les ingénieurs ont pu se lâcher complètement lors du développement de cette superbike naked. Ou comment BMW a construit le hooligan le plus intelligent du monde.
Cette version M commence là où la BMW S 1000 R s'arrête. La position assise est un peu moins confortable, avec des repose-pieds plus hauts et un guidon plus bas. Ne pensez pas à des trajets quotidiens tranquilles ou à des voyages à moto confortables, tout ici est axé sur le plaisir d'une conduite super sportive.
Une simple pression sur le bouton de démarrage de la BMW M 1000 R vaut mieux qu'un long discours. Le moteur se réveille en douceur et la ligne d'échappement Akrapovic commence à aboyer avec impatience. La pédale de changement de vitesse, aidée par l'incontournable quickshifter, semble électronique plutôt que mécanique - sans ce clic où les vitesses s'accrochent parfaitement les unes aux autres. Le passage d'un rapport à l'autre se fait en douceur et à la vitesse de l'éclair. L'embrayage est lourd, mais fonctionne progressivement.
Conduite BMW M 1000 R
Sur route ouverte
Nous avons testé la nouvelle BMW M 1000 R en Espagne, plus précisément en Andalousie. Le comportement est complètement différent de celui de la S 1000 R, pourtant techniquement très proche. Moins neutre et moins fluide, en raison de la position assise différente et de l'amortisseur de direction, qui nécessite davantage de poigne pour faire changer l'engin de direction. Pour ensuite "tomber" dans le virage de manière quelque peu inconfortable.
La BMW M 1000 R ne prend tout son sens que lorsqu'on commence à attaquer les virages, car l'agressivité est récompensée. Ce n'est qu'en sortie de virage qu'elle semble avoir besoin de plus d'espace qu'on ne le pense.
Au fond, le quatre en ligne ne se lache guère, ce n'est qu'à partir d'environ 6 000 tours qu'il se réveille. À partir de 8000 tours, le moteur commence vraiment à pousser, surtout si on le compare à la S 1000 R. Rien d'étonnant à cela, puisque c'est à ce moment-là que la M met en jeu ses 45 ch supplémentaires.
Les ailerons font tous les efforts du monde pour développer un peu d'appui et le contrôle électronique du wheeling est sollicité plus souvent qu'à son tour, mais le train avant devient d'une légèreté terrifiante dès que l'on met les gaz au guidon de la BMW M 1000 R. En conséquence, les lignes droites qui relient les virages ressemblent davantage à des chicanes étirées. Heureusement, le frein avant fonctionne à merveille et les étriers anodisés bleus ne sont pas là pour faire joli.
Sur circuit
Après quelques frayeurs de la côte sud de l'Espagne, nous arrivons au Circuito de Almeria, un circuit de 4,2 km de long qui devrait mieux convenir à la BMW M 1000 R. On n'oublie tout de son manque de "tact" sur les routes publiques. À la façon dont cette moto change de ligne, les angles d'inclinaison fermes que l'on prend et les manœuvres de freinage impressionnantes que l'on exécute à la force du poignet, on ne peut que constater que cette BMW se sent comme un poisson hors de l'eau... sur circuit.
L'absence d'un véritable carénage amplifie les sensations, car en tant que pilote, vous êtes le jouet du vent qui souffle. Nous sommes persuadés que la BMW M 1000 R est parfaitement capable d'atteindre sans effort la vitesse maximale de 280 km/h promise par le constructeur allemand, mais notre corps a plutôt tendance à céder avant. Les accélérations explosives ne procurent pas seulement de délicieuses poussées d'adrénaline, elles épuisent aussi énormément.
Verdict BMW M 1000 R
Quelles sont les qualités de la BMW M 1000 R ? Carrément fantastique quand on lui donne le rythme qu'elle exige. Seulement, ces moments sont rares, même sur un circuit fermé, l'énorme potentiel n'a pas la liberté de déchaîner ses démons. Ou comment tout ce développement technologique ne porte ses fruits que sporadiquement. Dans le fond, la S est aussi particulièrement rapide, vous savez....
Source : cet essai de la BMW M 1000 R (2023) a été réalisé en collaboration avec notre partenaire Motorrijder.
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