Ceux qui suivent à peu près l’évolution de la lignée Porsche GT3 depuis sa naissance en 1999 savent que chaque nouvelle génération signifie un bond significatif en termes de puissance et de performances. Depuis 1999, en effet, et les 360 ch de la 996 jusqu’aux 510 de la 992 de 2021, la fuite en avant ne s’est jamais arrêtée.
Mais cette évolution constante s’arrête ici. La phase 2 de la 992 GT3 affiche en effet toujours 510 ch et Porsche n’a d’ailleurs pas communiqué de nouveau temps record sur la Nordschleife pour cette évolution. Tout un symbole.
Spécifications Porsche 911 GT3
En réalité, le fait d’avoir réussi à proposer la même puissance est déjà en soi un petit exploit qui s’explique par les nouvelles contraintes environnementales et de législation antipollution en vigueur sur la plupart des gros marchés. Pour s’y conformer, cette nouvelle évolution a dû recourir à une ligne d’échappement beaucoup moins perméable que la précédente. Car elle intègre désormais quatre gros catalyseurs rendus absolument indispensables pour baisser notamment le niveau de NOX, conformément à l’évolution des normes.
Un problème d’autant plus crucial pour des moteurs destinés, comme ce flat-six atmo de 4 litres, à tourner à (très) haut régime. 9000 tr/min en l’occurrence... Bref, ces normes ont cherché à défigurer un chef-d'œuvre. Porsche devait réagir. Et donc, le fait que le bloc de cette phase 2 développe toujours la même puissance malgré ces nouvelles contraintes est, en soi, déjà remarquable.
Or, il s’agit précisément du terrain de jeu sur lequel le précédent flat-six se signalait par son exubérance et sa réactivité.
Cependant, cette nouvelle ligne d’échappement castratrice a aussi entraîné une légère perte de ressources à bas et moyen régime, conséquence aussi de l’adoption nécessaire d’arbres à cames moins agressifs. Or, il s’agit précisément du terrain de jeu sur lequel le précédent flat-six se signalait par son exubérance et sa réactivité.
La solution? Raccourcir la démultiplication finale de la transmission d’environ 8%, aussi bien sur la boite PDK7 que sur la manuelle 6. La légère perte en matière de Vmax est largement compensée à l’usage par des ressources préservées aux régimes courants.
Au volant Porsche 911 GT3
Pourtant, outre le fait que cette phase 2 ait réussi à maintenir sa puissance à flot, elle a reçu aussi des évolutions touchant sa suspension, avec, par exemple, une course de ressorts accrue de 25 mm pour mieux absorber les vibreurs (ou les imperfections de la route) et un point d’articulation avant des triangles antérieurs abaissé pour créer un effet de contre-couple qui combat naturellement la plongée au freinage, afin de garder une caisse aussi horizontale que possible en toutes circonstances, gage d’une efficacité aérodynamique de premier plan. Tout semble donc fait pour que cette «992.2» reste au moins aussi dynamique que la «.1».
En définitive, cette nouvelle Porsche GT3 ne va peut-être pas plus vite que la précédente, mais elle a le mérite d’aller (au moins) aussi vite malgré des normes environnementales plus sévères. Mais dans les faits, ça donne quoi ? Si le moteur a perdu un peu de son exubérance, ça reste honnêtement imperceptible pour le quidam. Ses montées en régime sont toujours aussi lyriques et s’accompagnent tout au plus d’une sonorité toujours aussi métallique, mais sans doute un peu moins présente. Si peu...
Dès les premières courbes, la direction (dotée d’une nouvelle crémaillère aux frottements parasites réduits) se signale par sa précision chirurgicale, son feeling exceptionnel et sa remontée d’information. Dans les longues courbes rapides, le grip mécanique se voit complété d’une aéro encore plus efficace, permettant des vitesses de passage météoriques dont il est difficile de sonder les limites. En tout cas, sur route ouverte. Direction, châssis, freins, boîte (PDK, nous n’avons pas eu la possibilité de tester la manuelle), moteur, tout se complète à merveille pour former un ensemble d’une efficacité absolue, voire redoutable. Sur route (fermée, si possible) comme sur piste.
Prix en Belgique Porsche 911 GT3
Pour la première fois de son histoire, la GT3 se décline d’emblée en version «track» avec le gros aileron et en pack Touring, sans l’aileron et éventuellement dotée de deux strapontins arrière. La première peut se décliner en version allégée Weissach, la seconde en Leichtbau.
La probabilité est donc grande que cette 911 GT3 «992.2» soit la dernière entièrement thermique et atmosphérique.
Mais quelle que soit celle que vous choisirez, il s’agira d’un «collector», dernier représentant d’une espèce atmosphérique vraisemblablement en voie d’extinction. Un beau collector à plus de 220.000 €. Dommage qu’au contraire de la puissance, le prix, lui, s’envole encore...
Conclusion Porsche 911 GT3
Mais tout cela sonne un peu comme un chant du cygne. Comme si les motoristes étaient arrivés au maximum de ce qu’ils pouvaient extraire de ce moteur pourtant fantastique, ce qu’ils admettent d’ailleurs du bout des lèvres. Comment faire, donc, pour la génération suivante?
Évidemment, la réponse à cette question reste évasive, mais on peut raisonnablement penser que sans l’aide de l’électricité et donc de l’hybridation, il sera difficile, voire impossible, de continuer la lignée. La probabilité est donc grande que cette 911 GT3 «992.2» soit la dernière entièrement thermique et atmosphérique.
Dans cet article : Porsche, Porsche 911

NE MANQUEZ RIEN DE l’ACTU AUTO!
Derniers modèles, tests, conseils, évènements exclusifs! C’est gratuit!