Essai détaillé / Citroën C4 Cactus BlueHDI

En bref

• Mécanique

  Le moteur 1.6 BlueHDi est une mécanique agréable, discrète et d'une souplesse étonnante. Car hormis dans certains exercices spécifiques, elle s'accommode plutôt bien de l'étagement de boîte long, qui favorise la consommation. Et justement, question conso, le Cactus tient toutes ses promesses. On évolue constamment autour des 5,5 l/100 km, ce qui, par les temps qui courent, est plus qu'appréciable.

• Tenue de route

  La plate-forme est celle du C3 Picasso, avec toutefois un empattement allongé, des voies élargies et une hauteur réduite. Cette morphologie garantit une belle stabilité, même si on aurait aussi apprécié un peu plus d'agilité de la part du train avant ainsi qu'une direction moins collante et mieux centrée (tenue de cap). Cela dit, le comportement est avant tout serein et le freinage de grande qualité. Merci à la réduction de poids!

• Sécurité

  L'utilisation de la plate-forme 1 (C3 Picasso) a interdit les systèmes de sécurité moderne. Ni lecteur de panneaux, ni surveillant d'angles morts, ni antidévoiement; c'est un peu dommage eu égard au look si avant-gardiste. La panoplie d'aides à la conduite est donc tout ce qu'il y a de classique, sauf que l'airbag frontal du passager a pris place dans le plafond afin de repousser la planche de bord plus en amont et soigner l'espace habitable. Comment diable n'y a-t-on pas pensé plus tôt?

• Confort

  Comme les autres suspensions passives Citroën, celle du Cactus tente de restituer le comportement de l'Hydractive. C'est plus ou moins réussi, sauf sur les hautes fréquences (revêtements granuleux, joints transversaux), où l'on note quelques percussions. Mais globalement, le Cactus s'avère confortable, y compris ses sièges, moelleux à souhait en plus d'être originaux. Il n'y a que pour l'insonorisation que cela coince. Surtout sur l'autoroute, où il faut élever la voix, même aux allures courantes.

• Sens pratique

  D'aspect long et plat, le Cactus cache une habitabilité étonnante vu son gabarit, comme son coffre, qui suffit parfaitement à une petite famille. Dommage que l'accès en soit haut et étroit. Et que Citroën ait fait des économies mal placées comme la banquette monobloc et ne se repliant qu'en V. Impossible d'obtenir un plancher plan pour optimiser le volume de chargement. La qualité de certains matériaux est discutable, mais l'équipement de série est correct et les espaces de rangement sont nombreux.

• Budget

  Qu'on ne s'y trompe pas: le Cactus a beau vouloir être une voiture essentielle, elle n'est pas aussi bon marché qu'une Dacia Duster. Au contraire: avec un moteur plus performant comme le BlueHDi et une belle finition, le prix peut même grimper à plus de 23.000 euros. Plus vraiment démocratique, même si c'est vrai qu'à ce prix-là, on s'offre la totale. À noter que les éléments de l'Airbump sont remplaçables après un accident. Il ne devrait pas en coûter plus de 100 euros. Voilà qui est bien étudié.

Conclusion / Citroën C4 Cactus BlueHDI

La C4 Cactus n'a pas le clinquant d'un produit DS, mais elle attire pourtant les regards. Merci à son allure rafraîchissante - et à l'AirBump, qui fait curieusement autant jaser que les grosses protections latérales en plastique de la R5 GTL en 1976 -, mais surtout à sa vraie richesse intérieure qui, en revenant à certains fondamentaux, épouse la demande pour des véhicules simplifiés. Mais pas simplistes. Car la C4 Cactus n'a rien de la sobriété heureuse revendiquée d'une Dacia. Cette Citroën refuse la surconsommation, mais consomme juste tout en encourageant une certaine forme de fantaisie. Cette approche de la voiture élémentaire non restrictive nous rappelle quelque part la démarche de Skoda à ses débuts. Voire celle de la première Twingo, bourrée de bonnes idées. Hé ben, le Cactus, c'est exactement ça: des bonnes idées à gogo, une habitabilité intéressante, des prestations routières actuelles, un look décalé et coloré et une connectivité dans son époque. De quoi largement séduire, même si l'on pourra aussi lui reprocher des économies injustifiées comme la banquette monobloc et non coulissante ou les custodes à l'arrière. Mais ces petits détails s'oublient rapidement. Le Cactus nous a énormément plu, même s'il faut souligner que son tarif aurait pu aussi être plus «essentiel». Car, avec la très sobre et agréable version BlueHDi, le prix d'une exécution bien équipée peut vite grimper.

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