Essai détaillé / Lexus LBX 1.5 HEV: L'équilibriste

Avec les voitures compactes à moteur thermique, il n’est plus possible de gagner de l’argent. Faisant ce constat, la plupart des marques délaissent depuis des années leurs modèles d’entrée de gamme. Quant aux autres modèles, ils ne cessent de grandir et de voir leur prix augmenter. Chez les constructeurs premiums, ce phénomène est même devenu une véritable épidémie. Les rares rescapés chics du segment B sont sur le point de succomber (comme l’Audi Q2) ou sont remplacés par des modèles plus volumineux (comme le Mini Countryman). Lexus espère combler le vide ainsi créé avec son LBX, dérivé de la Toyota Yaris Cross, et en écouler quelque 25.000 exemplaires par an. Si ça fonctionne, les ventes de l’enseigne de luxe de Toyota devraient pour la première fois flirter avec les 100.000 unités au sein de l’UE. Reste à voir si Lexus ne s’est pas trop éloignée de ses principes de luxe pour s’attaquer à un nouveau segment…

LE CONCEPT
Sur le plan du concept, le Lexus LBX est un crossover du segment B, mais qui fait appel à une plateforme de citadine que l’on retrouve sous la Toyota Yaris et, dans une version allongée, sous le Yaris Cross. Pour le LBX, les ingénieurs ont encore étiré l’empattement de 2 cm et la longueur de 1,8 cm pour parvenir à une longueur totale de 4m19. Dans sa version de base, sans nom, ce crossover à cinq portes repose sur des roues de 17 pouces. Les quatre exécutions suivantes (Elegant, Relax, Emotion et Cool) ont droit à des 18”. 
Dans la pratique, le LBX se situe à mi-chemin entre une cinq-portes classique et un vrai SUV. Il affiche une hauteur de 1.560 mm. Soit 35 mm de moins qu’un Yaris Cross. Lexus n’en fait pas un secret: le LBX utilise de nombreux composants du modèle donneur, ajoutant tout de suite que la variante premium a été améliorée sur de nombreux points. Autre différence par rapport au Yaris Cross: le LBX n’est pas produit en France, mais au Japon.
Fait encore plus marquant que sa filiation avec la Yaris ou le choix du segment B: ce LBX rompt totalement avec le langage stylistique de Lexus. On oublie ainsi la «Spindle Grille» qui caractérisait la marque depuis quatorze ans déjà. Cette originale calandre est remplacée par une face avant bien plus sage répondant au nom générique de Resolute Look. Les designers sont sans doute parvenus à la conclusion que cette calandre était trop polarisante sur le marché européen. Lexus a donc décidé de jouer la carte de la sécurité avec le LBX. Les Japonais ont également délaissé les formes progressives et les jeux de surfaces complexes, ce qui fait déjà débat. Pour compenser, la marque propose de nouveaux coloris, parfois combinables avec un toit noir, ainsi que divers garnissages pour les sièges. Il est aussi possible d’aller bien plus loin avec le programme de personnalisation Bespoke Build.

Photos: Dennis Noten