Essai détaillé / Jaguar XF 2.0D 180 A : Plus que jamais l'alternative

En lançant la XF en 2007, Jaguar voulait rompre avec le passé ou, plus précisément, avec certains aspects de son passé qu’il valait mieux oublier. Le designer Ian Callum a cassé les codes stylistiques en vigueur et traduit les caractéristiques traditionnelles de la marque au félin dans un style contemporain. A ceux qui ne trouvaient pas cette démarche à leur goût, le styliste britannique a rétorqué que si Jaguar s’était par le passé montré aussi conservateur, il n’aurait jamais été question de E-Type ou de XJ, deux modèles auxquels il était fait constamment référence. La XF allait donner raison à Callum en vieillissant particulièrement bien.

Au cours de cette période, Jaguar, qui a depuis été repris par l’Indien Tata en même temps que Land Rover, s’affranchissait du joug de Ford. Mais la marque britannique, si elle s’était engagée dans une voie nouvelle pour donner réellement du fil à retordre à la concurrence Audi, BMW et Mercedes, n’en restait pas moins en proie à certains vieux démons: sa fiabilité suscitait quelques doutes…

Et ce n’était là qu’un aspect de l’image négative que traînait dans son sillage la marque au félin, car, bien que la XF soit sensiblement moins chère que ses adversaires à équipement comparable, elle était souvent placée plus haut sur l’échelle sociale, ce qui, associé à une valeur résiduelle plus faible que celle des rivales allemandes, allait nuire à son succès auprès des sociétés de leasing, particulièrement conservatrices, pour ne pas dire frileuses. C’était d’autant plus vrai qu’un petit moteur Diesel, indispensable sur le marché des flottes, se faisait toujours attendre…

Aujourd’hui, cette grande routière a parcouru, comme Jaguar du reste, pas mal de chemin. Et en cette année 2015 particulièrement riche de nouveautés, dont les si importantes XE et SUV F-Pace, Jaguar a pourtant trouvé le temps de sortir de son chapeau une toute nouvelle XF, ce qui plaide réellement en sa faveur. Cette XF a l’air moins nouvelle qu’elle ne l’est en réalité, ce qui prouve que la marque a bien compris la leçon. Nous en voulons pour preuve l’arrivée des 2 litres Diesel Ingenium, associés à une boîte de vitesses manuelle, qui reste toujours très prisée dans les flottes. Dans le cadre de cet essai, nous avons néanmoins opté pour la boîte automatique.