- Avis Rédaction 16.10 /20
«Jamais de la vie!» résonne encore dans les couloirs romains du Ministero delle Imprese e del Made in Italy (ministère de l’Industrie et du Made in Italy: oui, cela existe et on n’y rigole pas). C’est en résumé la décision du ministre en fonction, Adolfo Urso. L’objet du courroux n’est autre que l’Alfa Romeo Milano. Enfin, telle que le marketing de Stellantis souhaitait l’appeler. Tout était prêt: les communiqués de presse, les logos pour les réseaux sociaux, les t-shirts… Quoi de plus normal, après-tout, pour une marque fondée à Milan en 1910, de baptiser son premier modèle électrique du nom de la ville qui l’a vue naître? Mais du côté des autorités italiennes, loin des sensibilités automobiles, l’approche est nettement plus radicale: pourquoi une voiture construite en Pologne porterait-elle le nom d’une des plus célèbres villes italiennes? D’un point de vue légal, ce serait tromper le consommateur, l’induire en erreur. C’est en tout cas le message que le monde politique italien a fait passer chez Stellantis. Dura lex, sed lex: les produits portant le nom d’une ville locale doivent impérativement être produits dans cette ville, ou au moins dans cette région. Il suffit de causer fromages ou vins pour comprendre cette logique. La réaction, on la connaît: la Milano devient Junior. Manipulations des esprits ou coup marketing douteux? Les dirigeants Alfa Romeo ont accepté la décision, bons joueurs, en remerciant ironiquement le ministère pour cette publicité gratuite et inattendue. On en a parlé partout dans le monde. Et puis, l’appellation Junior est également fortement liée à l’histoire de la marque.
Il y a quelques années, Alfa Romeo utilisait déjà cette appellation pour désigner une série spéciale de la Giulia et du Stelvio. Ce qui peut semer le trouble, sachant que les deux grands modèles concernés se situaient aux antipodes de ce qu’était la GT 1300 Junior originale: une version de base d’un coupé sexy, destinée à attirer un public jeune et moins fortuné. Le choix du nom Junior pour baptiser le nouveau crossover électrique semble donc plus «logique»: après tout, il s’agit d’un modèle d’entrée de gamme destiné lui aussi à un public jeune. Mais pas désargenté. Un public qui, d’ailleurs, n’accorde peu ou pas d’importance aux livres d’histoires automobiles…
LE CONCEPT
L’Alfa Romeo Junior partage sa plate-forme avec la Fiat 600e, la Jeep Avenger Electric et la Peugeot E-2008, ses clones techniques du laboratoire Stellantis. Les gabarits sont donc quasi égaux. Avec une longueur de 4173 millimètres, une largeur de 1781 millimètres et une hauteur de 1532 millimètres pour la Junior, les nuances sont millimétriques. Néanmoins, Alfa Romeo défend mordicus que son coffre est plus grand que celui de ses cousins premium, avec 400 litres. Mais l’atout essentiel de la voiture, c’est bien sûr son style. Les esthètes de l’Alfa Romeo Centro Stile ont fait de la Junior une voiture qui doit capter l’attention. Ses formes soignées rendent, à leur manière, hommage à la marque. En témoignent les porte-à-faux courts, les passages de roues musclés et l’arrière tronqué. En italien, on dit «coda tronca», ce qui frappe davantage les esprits, en référence à des modèles marquants, comme la légendaire Giulia TZ des années 1960. Les designers ont visiblement tenu à marquer ce crossover d’innombrables logos Alfa Romeo, à l’intérieur comme à l’extérieur. Et puis, il y a ce regard perçant modernisé, à diodes matricielles pour les versions les plus richement équipées. Pointons aussi les poignées de porte arrière intégrées dans l’encadrement, déjà vues sur d’anciennes Alfa.
- Design sexy
- Intérieur fonctionnel, sympa et vintage
- Comportement routier agréable
- Autonomie limitée
- Choix des matériaux intérieurs
- Habitabilité arrière étriquée
Dans cet article : Alfa Romeo, Alfa Romeo Junior
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